Lundi 05
février
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les tensions sur le marché obligataire ont engendré de vifs dégagements sur les places financières, à l'image de Wall-Street qui a connu sa pire semaine en deux ans, les opérateurs craignant notamment un durcissement de la politique monétaire de la Fed.
Indices

Tous les indices ont cédé du terrain sur la semaine écoulée. LE DOW JONES a perdu 4.12%, le S&P500 3.85% et le NASDAQ100 a cédé 3.74%.
Dans leur sillage, l'Europe a également décroché. Le Footsie a reculé de 2.9%, le CAC40 a perdu 2.97% et le DAX 4.16% (voir graphique). Concernant les pays périphériques de la zone euro, c'est la Grèce qui a le mieux résisté, avec un repli hebdomadaire de 1.8%. L'Italie recule de 2.74%, l'Espagne perd 3.63% et le Portugal ferme la marche, avec une perte de 4.36%.
Le NIKKEI cède 1.51% et la Chine 2.7%.

Graphique du DAX

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La configuration de l'indice allemand devient plus stressante, suite à la formation d'un double top.
Fonds EUROPA ONE

Le fonds Europa One s'est relativement bien comporté, avec un repli de 2.43% sur la semaine contre -3.08% pour le Stoxx Europe 600 Net Return. Le fonds a subi des prises de bénéfices généralisées sans accident notable du coté des publications.

On suivra la semaine prochaine les annonces de JENOPTIK AG, REDROW, NAVIGATOR COMPANY, AMUNDI et DEUTSCHE LUFTHANSA.
Matières premières

Les cours pétroliers se sont repliés sur la semaine, pénalisés par une hausse modérée du billet vert. En outre, les opérateurs ont préféré prendre des bénéfices, ces derniers étant tiraillés entre les efforts fournis par les pays respectant les accords de l’OPEP et la montée en puissance des pétroles de schistes américains. Le baril de Brent a ainsi perdu du terrain à l’approche des 70 USD, pour céder pratiquement 3% sur la semaine à 68.18 USD.
Malgré le retour de la volatilité sur les marchés actions, le compartiment des métaux précieux a souffert de la reprise du dollar. L’or perd 1.4% à 1332 USD tandis que l’argent abandonne 5% à 16.42 USD l’once.
Enfin, les métaux industriels terminent la semaine en ordre dispersé. Le cuivre, le nickel et l’aluminium sont restés stables, tandis que le plomb et le zinc continuent de s’apprécier du fait de l’amenuisement des stocks, faisant craindre des risques de pénurie.
Marchés actions

Facebook, changement de profil ?

Chaque année, Mark Zuckerberg se lance un défi. Après avoir appris le mandarin et visité tous les Etats de son pays, il veut pour 2018 transformer l’image de Facebook en lui donnant un impact plus positif sur la société. Il s’agit en fait d’améliorer le contenu de son site car la société est parfois accusée de propager des « fake news ».

Le groupe californien a publié des résultats de grande qualité, avec une augmentation, sur 2017, de 46% de ses ventes, à plus de 40 milliards de dollars pour un résultat net proche des 16 milliards. Cela représente trois fois les bénéfices de LVMH (plus forte capitalisation française) pour, à peu près, le même chiffre d’affaires.
Quelques grains de sable dans cette embellie viennent troubler le jugement des analystes. En effet, les utilisateurs sont en baisse sur les Etats-Unis et ces derniers passent 5 minutes de moins par jour sur le site, soit 50 millions d’heures cumulées quotidiennement.
La publicité semble être une des causes de ce léger ralentissement mais qui profite aux réseaux de la marque, Instagram et Stories, moins concernés par les messages publicitaires.


Evolution de l'activité de Facebook

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Chiffres d'affaires et résultats nets depuis 2014, avec 2018 et 2019 en estimés
Données en milliards de dollars.
Marché obligataire

La phase de normalisation se poursuit sur le marché obligataire, avec des ajustements rapides. La pression se globalise et le retournement s’opère donc sur l’ensemble de la planète.
Le TBond américain se situe à 2.84%, soit une hausse de 15 points de base sur la semaine, formant un plus haut de 4 ans. En Europe, le Bund allemand atteint 0.73% et l’OAT française se rapproche de 1%.
L’Espagne voit sa référence monter à 1.42% et l’Italie à 2.01%. On notera depuis quelques semaines la réduction du spread entre les pays core de l’Europe (Allemagne, France) et les pays continentaux du sud.


Réduction des spreads en Europe sur les taux à 10 ans

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Marché des changes

L’euro poursuit son ascension face au dollar, soutenu par les propos d’Ewald Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, qui estime que l’institution monétaire devrait mettre fin à son programme de soutien à l’économie. Le billet vert s’est toutefois repris en fin de semaine, revigoré par de bonnes données économiques sur l’emploi américain, avec notamment des salaires en hausse de 2,9% sur un an, une première depuis 2009. La paire EUR/USD se traite ainsi autour de 1.24 USD.
Par ailleurs, la monnaie unique se stabilise face au franc suisse à 1.15 CHF et progresse face au yen à 137 JPY.
Statistiques économiques

Le moral des investisseurs était au beau fixe la semaine dernière aux Etats-Unis, avec des indices de confiance (Michigan et Conference Board) au-dessus des attentes et un rapport sur l’emploi de bon augure : les créations d’emplois non agricoles, les salaires horaires moyens et le taux de chômage ont agréablement surpris. Les promesses de ventes de logements étaient identiques au consensus, tout comme les taux d’intérêt fixés par la Fed (1.50%). Enfin, les stocks de pétrole se sont révélés supérieurs aux attentes, avec 6.8 millions de barils (consensus 0.1M).
En Europe, comme attendu, la croissance économique trimestrielle a progressé de 0.6% et l’indice des prix à la consommation pour l’année 2017 s’est élevé à 1.3%. En revanche, l’indice des prix à la production a déçu (0.2% contre 0.3%).

Cette semaine, les statistiques seront peu nombreuses, avec seulement les stocks de pétrole, les inscriptions hebdomadaires au chômage et les stocks des grossistes. Du côté de la zone euro, le bulletin mensuel de la BCE est attendu jeudi.
La réaction baissière des indices menaçait depuis la remontée des taux

Les marchés viennent de connaître une réaction secondaire baissière d’une puissance proportionnelle à la hausse qui a précédé. Le DOW JONES a d’ailleurs perdu 1000 points en quatre séances, un record à enregistrer dans l’histoire du plus grand indice actions.
S'agit-il d'une correction ponctuelle avant la poursuite de la tendance haussière ou celle du renversement? A ce stade, le marché n’a pas encore choisi mais, sans aucun doute les dispositions des investisseurs à prendre des bénéfices pourraient s’intensifier. La remontée brutale des taux, mouvement qui était menaçant depuis quelques semaines, vient obérer le succès des actions dans un nouveau climat où le stress réapparaît. Nul doute que les rendements obligataires resteront dans la lorgnette des investisseurs.