PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent à mi-séance vendredi, les prévisions jugées décevantes d'Apple et surtout d'Amazon amplifiant le repli des valeurs technologiques, qui prend le pas sur les espoirs de voir la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne (BCE) freiner le resserrement monétaire.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais préfigurent pour l'instant un repli de 0,17% pour le Dow Jones, de 0,6% pour le Standard & Poor's 500 et de 1,03% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,14% à 6.235,56 points vers 10h55 GMT. À Londres, le FTSE 100 cède 0,42% et à Francfort, le Dax abandonne 0,55%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,54%, le FTSEurofirst 300 de 0,36% et le Stoxx 600 de 0,43%. Ce dernier conserve néanmoins une hausse d'un peu plus de 3% sur l'ensemble de la semaine.

Apple et Amazon ont annoncé jeudi soir qu'ils s'attendaient à un ralentissement de la croissance de leurs ventes sur les derniers mois de l'année en raison de la détérioration de la conjoncture économique et du niveau toujours élevé de l'inflation, qui pèsent sur la demande.

Si le titre du fabricant de l'iPhone grappillait un peu de terrain en avant-Bourse grâce à un chiffre d'affaires meilleur qu'attendu, celui du numéro un mondial du commerce en ligne chutait de plus de 13%.

L'horizon de plus en plus assombri des géants de la "tech", après les annonces de Meta Platforms lourdement sanctionnées jeudi, l'emporte sur les espoirs de voir la Fed et la BCE ralentir la remontée du coût du crédit.

Handicap supplémentaire pour les actions: la remontée continue du nombre de cas de COVID-19 en Chine, qui pourrait remettre en cause l'allègement des restrictions sanitaires attendu après le congrès du Parti communiste.

La semaine se solde en effet par une chute de 5,4% pour l'indice boursier chinois CSI 300, sa pire performance hebdomadaire depuis juillet 2021. Et à Hong Kong, le Hang Seng a chuté de 8,3% sur la semaine, du jamais vu depuis près de cinq ans.

Les nouvelles en provenance de Chine font baisser les cours des matières premières, ce qui pénalise le secteur en Bourse: son indice Stoxx chute de 1,47%; le géant minier Rio Tinto cède 2,39% et le sidérurgiste ArcelorMittal 2,58%.

Le compartiment des technologiques (-2,07%) souffre des déclarations d'Apple, Amazon et Intel jeudi soir, avec un repli de 2,64% pour Infineon, de 2,78% pour ASML ou encore de 5,37% pour STMicroelectronics.

Parmi les groupes qui ont publié leurs résultats en début de journée, Sanofi gagne 2,34% après avoir relevé sa prévision de bénéfice annuel, alors que Volkswagen recule de 3,75%, son bénéfice du troisième trimestre étant inférieur à son niveau d'avant la pandémie.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat qui ont fortement baissé depuis le début de la semaine, repartent à la hausse après les chiffres supérieurs aux attentes de l'inflation en France et en Italie: celui du Bund allemand à dix ans rebondit de près de 12 points de base à 2,104%.

Les investisseurs attendent à 12h00 GMT la première estimation de l'inflation en Allemagne en octobre.

La tendance est un peu moins marquée sur le marché américain: le rendement des Treasuries à dix ans est en hausse de six points environ à 4,0061%.

CHANGES

Le dollar poursuit le rebond entamé jeudi face aux autres grandes devises (+0,36%) grâce aux chiffres meilleurs qu'attendus du produit intérieur brut (PIB) américain du troisième trimestre.

L'euro revient ainsi à 0,9944 dollar, en repli de 0,18%.

Le yen, lui, chute de 0,92% face au billet vert à 147,62 après le statu quo de la Banque du Japon, qui maintient sa politique ultra-accommodante, creusant l'écart qui la sépare des autres grandes banques centrales.

PÉTROLE

La crainte de voir les restrictions sanitaires en Chine peser une nouvelle fois sur la demande l'emporte sur le marché pétrolier, qui se dirige néanmoins vers une performance hebdomadaire positive.

Le Brent abandonne 0,53% à 96,45 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,9% à 88,28 dollars.

(Rédigé par Marc Angrand)