d'hiver

ajoute réaction du ministre des PME Alain Griset

PARIS (awp/afp) - Le PDG du Club Med, Henri Giscard d'Estaing, exhorte le Premier ministre Jean Castex à rouvrir les stations de ski pour les vacances d'hiver afin de "sauver" la montagne du "désespoir", face à un gouvernement inquiet des risques de contamination du fait du brassage de populations.

Cet appel au secours, qui vise à préserver une période qui représente 30% de l'activité des stations de ski, intervient à trois jours d'une décision très attendue par les professionnels sur une éventuelle réouverture des remontées mécaniques.

"Le 20 janvier, vous déciderez de la survie de la montagne française. C'est le destin de l'un des rares leaders mondiaux français, et de ses acteurs, qui est entre vos mains", écrit dans une lettre à Jean Castex M. Giscard d'Estaing, dont le groupe compte 14 clubs en montagne.

"Les sports d'hiver représentent 50% du PIB de la Savoie, et un peu moins en Haute-Savoie", rappelle-t-il par ailleurs dans un entretien au journal dominical, soulignant que "plus de 100.000 emplois saisonniers pourraient disparaître".

Sans se prononcer sur une date de réouverture, le ministre des Petites et moyennes entreprises Alain Griset a répondu dimanche sur Radio J que l'objectif du gouvernement, "c'est d'éviter le brassage de populations".

Et selon lui, le problème "n'est pas tellement le fait de faire du ski" mais les regroupements de personnes "quand on a fini de faire du ski à 16h ou 16h30".

Pour le PDG du Club Med, "autoriser les stations de sports d'hiver à n'accueillir des clients qu'au début du mois de mars aurait autant de sens que l'ouverture des plages en octobre", a-t-il dit, interrogé par le JDD sur l'éventualité d'une ouverture plus tardive.

Il souligne que le chiffre d'affaires enregistré entre mars et avril "ne représente que 20% du total" de l'activité.

Le plan d'aide déployé au moment des fêtes de fin d'année n'a représenté qu'une compensation "minime" face au volume de chiffre d'affaires perdu, argue M. Giscard d'Estaing, alors que le Club Med emploie 4.200 salariés dans ses villages alpins, "dont la plupart sont actuellement chez eux en activité partielle".

"Le Club Med, avec ses partenaires, investit entre 120 et 150 millions d'euros par an depuis plusieurs années. Une saison, c'est 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour l'ensemble des acteurs. Une ouverture, même partielle, éviterait le désespoir", conclut M. Giscard d'Estaing.

Son appel fait écho à celui lancé une semaine plus tôt par les professionnels et les élus de la montagne.

"Une date définitive doit être donnée le 20 janvier au plus tard afin de préparer au mieux les vacances de février", avait réclamé l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), qui appelle aussi le gouvernement à "compenser en totalité les pertes subies durant ces dernier mois".

"Monsieur Giscard d'Estaing fait les mêmes commentaires que ceux que j'ai entendus avec les commerçants pour le mois de novembre", lorsque beaucoup d'entre eux ont dû fermer avec le reconfinement, a-t-il ajouté.

"Beaucoup ont dit +fermer au mois de novembre c'est dramatique, on va tous être en faillite+. Tout ça est sûrement juste et je comprends cette réaction (...). Je réponds (à M. Giscard d'Estaing) qu'au mois de novembre, on a montré que l'accompagnement qu'on avait donné aux commerçants avait permis à ceux-ci de passer le moment".

Afin de soutenir les professionnels de la montage, le gouvernement a notamment renforcé les aides financières versées, par exemple pour compenser l'arrêt des remontées mécaniques ou encore via le dispositif de chômage partiel.

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