Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini sur une note morose mardi (-0,35%), après avoir toutefois atteint un nouveau plus haut en séance, la procédure de destitution contre Donald Trump ainsi que des résultats d'entreprises décevants aux Etats-Unis ayant pesé sur l'indice.

L'indice CAC 40 a cédé 20,74 points à 5.909,05 points, dans un volume d'échanges limité de 3,08 milliards d'euros, après être monté jusqu'à 5.966,79 points, un nouveau sommet depuis le 24 juillet 2007. La veille, il avait fini en léger recul de 0,16%, rompant avec six séances de hausse d'affilée.

La cote Parisienne a ouvert légèrement dans le vert et a gardé ce cap haussier la majeure partie de la séance, avant de basculer en territoire négatif peu après l'ouverture de Wall Street.

"Nous avons eu une séance en deux parties: nous étions partis sur les chapeaux de roues avec une grosse accélération au milieu de la matinée sans grande nouvelle" pour autant, a souligné auprès de l'AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

"Et puis le marché a commencé à se tasser dans l'après-midi après le début des premières communications des participants à l'enquête sur la destitution de Donald Trumlp", a-t-il poursuivi.

"Il y a un témoignage écrit qui est particulièrement inquiétant, celui de la conseillère du vice-président, qui fait donc partie du camp de Donald Trump", selon le spécialiste.

Les auditions dans la procédure explosive en destitution contre Donald Trump sont entrées mardi au coeur de l'affaire ukrainienne, avec les témoignages de deux hauts conseillers qui ont écouté un appel controversé entre le président américain et son homologue ukrainien, le jugeant "inapproprié".

"Le marché a commencé à perdre un peu de terrain à ce moment-là" alors même que les "indicateurs américains ont été plutôt bons", a complété M. Baradez.

Les mises en chantier de logements aux Etats-Unis ont en effet augmenté plus que prévu en octobre et les permis de construire ont atteint leur plus haut niveau depuis mai 2007, selon les données du département du Commerce.

Par ailleurs, "les résultats d'entreprises dans la distribution ont aussi pesé côté américain", notamment ceux de Home Depot, a précisé M. Baradez.

Les grands magasins américains Home Depot et Kohl ont en effet affiché des ventes à périmètre comparable (en nombre de magasins) inférieures aux prévisions des analystes.

Dans la soirée, les investisseurs devraient suivre avec attention le débat télévisé entre le Premier ministre britannique Boris Johnson et le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, en vue des élections du 12 décembre, dominées par le Brexit.

En matière d'indicateurs européens, les commandes à l'industrie en Italie, en baisse depuis novembre 2018, ont enregistré en septembre une légère hausse de 0,3% sur un an, selon l'Institut national des statistiques (Istat).

Destins divergents pour Renault et Peugeot

Sur le front des valeurs, Accor a fini en haut de l'indice, avec une hausse de 2,21% à 39,80 euros, profitant de l'annonce de la cession pour 204 millions d'euros de 5,2% supplémentaires de son pôle immobilier AccorInvest, dont il ne conservera plus que 30%.

Le secteur automobile a pour sa part tiré parti d'une progression de 8,7% du marché automobile européen en octobre sur un an. Renault a ainsi gagné 1,23% à 44,06 euros tandis que les équipementiers n'ont pas été en reste, à l'instar de Valeo (+3,19% à 35,93 euros), Faurecia (+1,99% à 47,11 euros) ou encore Plastic Omnium (+0,33% à 24,63 euros).

Renault a par ailleurs obtenu lundi un avis favorable des organisations syndicales françaises à son projet de fusion avec l'italo-américain Fiat-Chrysler.

Peugeot, dont les immatriculations ont baissé de 5,1% sur un an le mois dernier, a perdu 1,35% à 22,70 euros.

Airbus a avancé de 0,67% à 135,30 euros, bénéficiant de l'annonce de deux contrats majeurs totalisant 30 milliards de dollars (27 milliards d'euros) au Dubai Airshow et d'un partenariat sur un avion hybride avec EasyJet.

CNP Assurances a pris 0,85% à 17,76 euros après avoir dévoilé de nouvelles mesures afin d'accélérer son désengagement du secteur du charbon thermique tout en expliquant vouloir doubler la taille de son portefeuille d'investissements verts d'ici à 2023.

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