Dallas, un univers impitoyable
La réussite aurait-elle fui Thomas Boone Pickens au moment où George W. Bush quittait la Maison Blanche ? Toujours est-il que le milliardaire texan doit faire face à de nouvelles déconvenues.

Pickens a dû annoncer un nouveau report dans son projet de construction de la plus grande ferme éolienne du monde, à Pampa, au Texas. Car tout semble se liguer contre lui.

Tout d'abord, la chute du prix des hydrocarbures minore l'attrait de l'éolien. Ensuite, il doit faire face à des difficultés d'ordre juridique, face à la grogne des propriétaires des terres sur lesquelles il devait faire passer ses câbles électriques.

Car la situation n'est pas simple. Pickens est le premier propriétaire individuel de réserves d'eau naturelle aux États-Unis. Il a notamment en sa possession les droits de tirage d'eau de la nappe phréatique du sous-sol de Panhandle, au Texas. Depuis longtemps, son rêve est d'alimenter Dallas en eau, grâce à un aqueduc souterrain (un pipeline).

Mais face aux protestations des propriétaires terriens traversés par le tube, la justice américaine a bloqué le projet et Pickens a interrompu l'installation du pipeline.

De fils en l'air pour détourner l'attention du tube sous terre ?
Il n'en continue pas moins à tendre les fils électriques qui devront apporter le courant de sa ferme éolienne vers la capitale texane.

Et ses arguments semblent solides : son projet est écologique et le chantier sera un dynamiseur d'emplois pour la région. Mais les responsables texans ne l'entendent pas forcément de cette oreille.

Pour eux, l'installation des câbles de transmission n'est qu'un cheval de Troie à travers lequel Pickens tente de relancer son projet aquifère.

Pourtant, rien ne permet de penser que les intentions de Pickens dans l'éolien ne soient qu'une façade. L'homme a déjà acquis 667 éoliennes auprès de General Electric, pour un montant de 2 milliards de dollars. Mais même un homme aussi à l'aise que Thomas Boone Pickens, titulaire d'un patrimoine personnel de 2 milliards de dollars selon Forbes, a du mal à lever des fonds en cette période de tourment financière.

Du coup, après avoir acheté ses turbines, il se trouve bien ennuyé pour trouver les liquidités nécessaires à la construction des infrastructures de la ferme éolienne.