Grand bond en avant pour Renaissance Technologies ?
Le fonds souverain de la République populaire de Chine, China Investment, s'apprêterait à dépenser plusieurs milliards de dollars pour prendre des participations dans le fonds d'investissement de James Simons, Renaissance Technologies.

Selon certaines sources internes à Renaissance, les actions que pourrait reprendre China Investment sont celles actuellement détenues par le Pdg fondateur. À 71 ans, Simons aurait commencé à préparer sa retraite.

L'an passé, James Simons s'était rendu dans l'Empire du Milieu pour discuter avec les responsables de China Investment, mais aucun accord n'avait pu être conclu. Rappelons tout de même que Simons, féru de programmes informatiques sur-performants, est le gérant du fonds qui a gagné le plus d'argent en 2008, empochant 2,5 milliards de dollars quand tous les marchés étaient en berne.

Les barons ont la cote
Mais ce n'est pas le seul de nos Barons à bénéficier des largesses chinoises. China Investment va lâcher la bagatelle de 500 millions de dollars pour augmenter sa participation dans Blackstone Group, le fonds créé par Stephen Schwarzman.

Le fonds chinois n'est pas rancunier : en 2007, il avait investi 3 milliards de dollars pour s'emparer de 10% de Blackstone... juste avant que ce dernier ne voit le cours de ses actions s'effondrer. Mais l'expertise de Blackstone n'a jamais été remise en cause et c'est sur cette qualité que misent aujourd'hui les dirigeants de China Investment.

Troisième Baron impliqué dans cette affaire, John Paulson, patron du fonds éponyme. Ici, on ne dispose pas de chiffre sur les investissements envisagés par China Investment, mais on sait que Paulson a rencontré récemment les dirigeants du fonds souverain.

Le bon timing pour China Investment...
Les temps changent et les stratégies aussi. En décembre dernier, le Pdg de China Investment, Lou Jiwei, indiquait qu'il ne risquerait pas un sou dans les entreprises financières des pays développés, ne sachant pas à quel point elles s'étaient engagées dans les actifs pourris.

Mais depuis les marchés ont repris de la vigueur et Lou Jiwei craint avant tout de manquer le coche. Si nous avons atteint le point bas, il faut investir dès maintenant afin d'obtenir à un prix modéré des actions qui vaudront bien plus cher demain.

Simple, mais efficace.

... mais pas forcément pour tout le monde
Tous les fonds souverains ne sont pas forcément prêts à se ruer à nouveau vers les pays développés. Le fonds de Singapour, Temasek Holding, s'est massivement désengagé des marchés occidentaux pour investir dans les valeurs chinoises.

Il ne s'agit donc pas d'une tendance générale, mais plutôt d'un réflexe mécanique, au moment où les marchés se redressent un peu.

Autres acteurs essentiels sur cette scène, les fonds souverains du Moyen-Orient reviennent eux aussi à la charge. Face au ralentissement de leurs économies domestiques, ils injectent de nouvelles liquidités à l'Ouest et ce, malgré les déboires douloureux qu'ils sont pu connaître lors du retournement des marchés. Les fonds d'Abu Dhabi et du Qatar ont ainsi pris respectivement des participations importantes dans Daimler AG et Porsche.