par Jake Spring

BELÉM, Brésil, 9 août (Reuters) - Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affiché mercredi son espoir de former un front uni parmi les nations forestières lors des négociations climatiques futures à l'échelle internationale, au lendemain d'un accord conclu lors du sommet sur l'Amazonie.

Des délégués de huit pays de l'Amazonie sont réunis dans la ville brésilienne de Belém (nord) pour ce sommet qui doit les voir rencontrer des dirigeants de pays comme l'Indonésie, le Congo et la République démocratique du Congo (RDC) mercredi.

Le bassin du Congo et le sud-est asiatique abritent deux des plus grandes forêts tropicales au monde après l'Amazonie.

Luiz Inacio Lula da Silva, qui a longtemps cherché tisser des liens multilatéraux avec des pays moins développés, a répété ses appels vers les nations riches et industrialisées pour financer et aider les pays pauvres à s'adapter au changement climatique.

C'est ce message que le dirigeant brésilien veut délivrer au prochain sommet du climat des Nations unies, la COP28, prévu en novembre à Dubaï.

"Nous voulons préparer pour la première fois un document conjoint pour que tous les pays forestiers arrivent unis aux Emirats arabes unis et que l'on puisse discuter sérieusement avec les pays riches", a déclaré Lula la semaine dernière.

COMBAT CONTRE LE CRIME ORGANISÉ

Le premier jour du sommet de Belém a débouché sur un accord de coopération régionale dans les recherches scientifiques et le combat contre le crime organisé.

Mais les militants écologistes ont critiqué cet accord car il ne s'engage pas à mettre fin à la déforestation d'ici 2030 tout en restant en-deçà des attentes sur les sujets du forage pétrolier et de l'exploitation minière illégale.

L'an dernier, le Brésil, la RDC et l'Indonésie étaient parvenus à s'allier pour faire pression sur les pays riches afin qu'ils financent la conservation des forêts tropicales.

Certains pays développés comme la Norvège et l'Allemagne, contributeurs majeurs pour la conservation de l'Amazonie au Brésil, seront représentés lors de ce sommet de deux jours, comme la France, techniquement un pays forestier en raison de sa région d'outre-mer, la Guyane française, frontalière du Brésil.

Dans un message posté mardi sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron plaide pour un "modèle" consistant à rémunérer "les services que rendent les Etats forestiers et leurs populations au reste du monde".

Le président français a notamment défendu ce dispositif lors d'un voyage en Papouasie-Nouvelle Guinée et au cours d'un sommet international sur le sauvetage des forêts en mars au Gabon.

Emmanuel Macron est représenté à Belém par l'ambassadrice de France au Brésil, Brigitte Collet. (Version française Zhifan Liu, avec la contribution d'Elizabeth Pineau, édité par Kate Entringer)