Quinn Group Limited, la société d'assurance de Sean Quinn, le plus riche des Irlandais, a vu son bénéfice opérationnel fondre de plus d'une centaine de millions d'euros l'an passé, de 192 à 86 millions. Les dédommagements ont augmenté de 27% et les coûts opérationnels de 52%, des hausses bien trop fortes pour être compensées par la progression des primes perçues (+15%).

Pour autant, Sean Quinn ne fait pas la fine bouche et se dit « très satisfait de ces résultats, dans un contexte économique difficile ».

Dans la présentation de ses résultats aux actionnaires, Sean Quinn a défendu sa stratégie : sur l'année, il a préféré « sacrifier la croissance » pour maintenir la rentabilité. Mais évidemment, l'omelette ne s'est pas faite sans casser quelques œufs, et pour la première fois de son histoire, le deuxième assureur du pays a vu sa part de marché reculer.

Et il n'y a pas que le marché de l'assurance qui plombe les résultats de Quinn. La crise financière a amené le groupe à concéder une perte de 152 millions sur ses placements, l'année passée. Malgré tout, Sean Quinn reste tout à fait confiant dans la bonne santé du portefeuille d'actifs de sa filiale, qui rapportera tout de même un rendement intéressant cette année, assure-t-il.

De toute façon, Sean Quinn a d'autres cordes à son arc. Dans son ensemble, son groupe réalise un bénéfice avant impôt de 83,5 millions d'euros, une performance bien meilleure que l'année précédente (il avait perdu 425 millions).

Il faut tout de même préciser qu'en 2007, les résultats financiers avaient été très alourdis par une avance accordée à la famille Quinn, engagée alors dans le rachat de titre de l'Anglo Irish Bank, nationalisée depuis.

Les activités non-financières de Quinn - un charmant méli-mélo d'affaires diverses et variées, allant de la fabrication de radiateurs à l'hôtellerie - ont généré un profit opérationnel de 280 millions d'euros, contre seulement 55 millions en 2007.

Enfin, pour avoir converti en euros ses activités en livres sterlings, Sean Quinn a dû essuyer un différentiel de change négatif qui lui a coûté 285 millions d'euros.