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(Easybourse.com) Un commentaire sur les résultats que vous venez de publier.
Sur ce premier semestre 2007, nous sommes dans la lignée de ce que nous avons connu au second semestre de l'année 2006, c'est-à-dire que nous sommes en phase avec la fin de la période d'intégration de Dolisos.

Nous attendions la tendance avec impatience parce qu'il fallait voir dans quelle configuration nous étions, en termes d'organisation de périmètre, pour constater  les premiers effets des mesures de réorganisation prises en 2005-2006.

Globalement, ces chiffres sont donc satisfaisants. Il y a néanmoins des impacts, comme l'augmentation de l'intéressement et de la participation sur le premier semestre, que nous n'avions pas connu l'année dernière et qui engendrent mécaniquement des charges supplémentaires. Parallèlement, nous avons bénéficié d'une croissance d'activité sur le premier semestre relativement forte dans la mesure où nous sortons avec plus de 7% de croissance du chiffre d'affaires.

A quels éléments attribuez-vous cette croissance ?
Ils sont doubles : il y a la pathologie hivernale, dont nous avons bénéficié dans de nombreux pays européens sur le premier semestre. Nous disposons d'une vaste gamme en matière de soins pour pathologies hivernales, donc cet effet pathologie a fortement joué. Par ailleurs, le développement de l'international, et notamment des spécialités, a également porté cette croissance globale.

Comment expliquez-vous la forte reprise d'activité enregistrée en Amérique du Nord ?
Le premier trimestre aux Etats-Unis a été marqué par une absence de pathologie, ce qui nous a pénalisé sur cette période. En revanche, sur le second trimestre, nous avons une gamme de produits plus large, donc moins sensible à la pathologie, et qui a de fait permis une reprise plus effective sur ce trimestre.

En fait, ce qui a surtout pesé sur le premier trimestre, c'est l'absence de pathologie. D'ailleurs, ce qui revêt un caractère exceptionnel, ce n'est pas le second trimestre, mais la faiblesse du premier.

Quel bilan tirez-vous de la fusion avec Dolisos ?
Cette fusion nous a apporté un volume d'activité bien supérieur avec des coûts de structures que nous continuons à optimiser. Nous avons gagné plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires dans l'opération, avec une structure de coûts quasiment stable. Disons qu'aujourd'hui, il reste encore quelques optimisations à effectuer, mais nous avons franchi un pas en matière de volume d'activité et de capacité à nous développer à l'international.

Envisagez-vous d'autres opérations de ce type ?
Non. Dans l'immédiat, le marché de l'homéopathie dans le monde est assez concentré : il y a de gros acteurs allemands, il y en a un en France qui est justement Boiron, mais à l'heure actuelle, nous n'avons pas de projets imminents de fusions.

Nous avons la volonté de nous développer par croissance organique, à l'international, en prenant position dans de nouveaux pays.

La Suisse par exemple est un pays où nous étions présents via un accord de partenariat. Dolisos y était présent via une filiale, puis nous avons mis en place une filiale Boiron qui va devoir prendre davantage de place qu'elle n'en a sur le marché Suisse.

La Russie est un pays où nous nous développons et nous avons d'autres projets en tête du même ordre.    

Quelles zones géographiques souhaitez-vous privilégier ?
Nos implantations pour le moment sont concentrées sur l'Europe Occidental, l'Europe de l'Est, sur le continent Nord Américain et sur le Maghreb où nous possédons deux filiales en Tunisie et au Maroc. Notre volonté est de renforcer ces positions.

La Russie est une ouverture nouvelle par rapport aux pays d'Europe de l'Est où nous nous sommes déjà développés depuis une dizaine d'années. Mais les champs d'actions existent encore en Europe : nous pourrions travailler dans des pays comme l'Angleterre, bien qu'il soit encore difficile d'y faire enregistrer nos médicaments ; l'Allemagne est un marché un peu particulier puisque nos principaux concurrents sont Allemands. Or ils sont forts chez eux comme nous le sommes en France. Reste qu'ils sont peu présents ici, mais que nous ne le sommes pas du tout en Allemagne.

Pour nous, les marchés futurs sont donc des pays comme la Russie, une partie du sud-est asiatique et le Brésil.

Qu'est-ce que cela représente en termes d'investissement ?
Globalement, ce ne sont pas des investissements lourds en termes capitalistiques. Il s'agit essentiellement de coûts liés à l'enregistrement de nos médicaments, à la mise en place de réseaux commerciaux et à la promotion de nos produits. Il n'y a pas d'investissement au sens industriel, l'essentiel de nos industries étant situé en France et en Belgique.

Quelles sont vos perspectives de croissance pour l'année en cours ?
Nous avons réitéré nos objectifs d'une croissance de notre chiffre d'affaires de 5%, en sachant que le quatrième trimestre peut s'avérer important dans la mesure où il peut y avoir une pathologie hivernale mais que nous ne la maîtrisons pas.

Parallèlement, nous avons eu jusqu'à présent, depuis le début de l'année, un effet de base favorable, puisqu'en 2006 le chiffre d'affaire avait été très bas jusqu'en août. Par contre, nous avions connu une reprise de l'activité à compter de septembre 2006, donc de fait, nous aurons un effet de base, a priori, moins favorable sur le quatrième trimestre 2007.

La tendance à plus de 5% reste donc d'actualité.

Pourriez-vous nous détailler votre stratégie de réorganisation ?
Nous avions une réorganisation lourde à faire de part la fusion avec Dolisos, mais il faut bien comprendre qu'avant cette fusion, Boiron adaptait ses structures et son organisation en permanence, nous sommes donc revenus dans un cycle normal.

Nos prix étant bloqués depuis presque 20 ans, nous avons dû en permanence nous réorganiser, optimiser et trouver de nouveaux gisements de productivités. C'est donc quelque chose de totalement intégré à la stratégie de l'entreprise. La phase de fusion avec Dolisos était par conséquent exceptionnelle, alors que notre régime courant est l'optimisation permanente depuis des années.

Les coûts de réorganisation, résultant de la fusion avec Dolisos, ont été entièrement intégrés dans l'exercice 2006 et s'élevaient à 8,5 millions d'euros.

Quel risque sur vos ventes fait peser le projet de franchise médicale ?
Il faut savoir que depuis la baisse du taux de remboursement de 65% à 35%, nos ventes de médicaments à nom commun remboursables ont baissé. Aujourd'hui, nous ne sommes plus très loin du niveau de ventes de 2004, date effective de cette baisse. 

En l'état actuel du projet, nous ignorons quelle sera la définition finale de cette franchise : est-ce que l'on en restera à un taux de 0,50 euros égalitaire pour tout médicament, quelque soit son prix, ou si les réflexions vont évoluer et aboutir à des systèmes autres…

Comment comptez-vous réagir, quelles seront vos propositions ?
Pour le moment, nous discutons et menons des actions pour faire valoir nos positions, mais je ne suis pas en mesure de vous en dire davantage.

L'évolution de votre titre vous satisfait-elle ?
Notre titre a connu une période de hausse sur la fin du premier trimestre, puisqu'il est monté jusqu'à 25 euros, son record historique, puis il est revenu sur des niveaux autour de 20 euros.

Le fait qu'il soit passé à 25 euros avait un caractère un peu exceptionnel dans la mesure où il y avait des rumeurs spéculatives sur un retrait de cote qui n'étaient pas fondées. Notre titre devrait donc tenir son rythme de reprise progressive sans les à-coups particuliers qu'il a pu connaître au moment où il y a eu ces rumeurs de retrait de cote.

Quel sera votre politique de dividendes cette année ?
Tout dépendra de la fin d'exercice, mais nous devrions repartir vers une croissance progressive du dividende. Ce dernier a baissé du fait de notre conjoncture un peu difficile sur l'année 2006, mais nous avons bien l'intention de le faire remonter.

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy

- 19 Septembre 2007 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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