Après avoir chuté de 37,8% hier, le concepteur d'un injecteur sans aiguille Crossject abandonne 4,69% à 1,668 euro aujourd'hui. Les investisseurs continuent de sanctionner des résultats semestriels dégradés, le nouveau décalage du calendrier d'approbation sur l'ensemble du pipeline et les incertitudes concernant l'avenir de Zenao Midazolam, un traitement d'urgence en cas de crise d'épilepsie sur le marché américain. Ce matin, Kepler Cheuvreux a abaissé son objectif de cours sur le titre de 4,3 à 2 euros tout en réitérant sa recommandation Conserver.

Invest Securities a, lui, revu à la baisse son objectif de cours de 8 à 3 euros tout en restant à l'Achat.

Le broker souligne que la chute d'hier cristallise la frustration des investisseurs suite aux décalages successifs du calendrier de dépôt des autorisations de mise sur le marché (AMM) et les incertitudes autour de Zeneo Midazolam aux Etats-Unis.

S'il reconnaît que ces décalages ont un impact non négligeable, le courtier ne juge pas totalement justifiée la valorisation actuelle.

Mercredi soir donc, la medtech a lourdement déçu. Alors que les objectifs de dépôts AMM se rapprochaient (2019), le groupe a décalé de 12 mois son calendrier d'approbation.

Ce contretemps s'explique par l'endommagement d'un moule qui a conduit à l'arrêt de la production d'une pièce pendant l'été, impactant la production des lots cliniques et de validation nécessaire pour le dépôt des AMM.

Cet évènement remet également en cause la signature d'accords de licence sur le marché américain pour Zeneo Sumatriptan et Zeneo Midazolam que le marché attendait avant la fin 2018.

En parallèle, Crossject a expliqué que l'avenir de Zeneo Midazolam sur le marché américain sur son indication en épilepsie était remis en question par l'AMM obtenue par Seizalam de son concurrent américain Meridian.

Ce produit bénéficie également du statut de médicament orphelin dans la même catégorie d'épilepsie que Crossject, ce qui lui confère une exclusivité commerciale de 10 ans.

Par conséquent, le groupe recherche actuellement d'autres formes d'épilepsie sur lesquelles capitaliser.

Ces mauvaises nouvelles ont relégué au second plan des résultats semestriels dégradés. La perte nette s'est creusée à 4,7 millions d'euros contre 3,4 millions un an auparavant.

Enfin, la trésorerie est ressortie à 800 000 euros fin juin, mais elle a été complétée depuis par 5,6 millions supplémentaires (3,2 millions de créances d'impôts et subventions en juillet et 2,5 millions suite à l'émission d'obligations convertibles en actions le 12 juillet). La société est à la recherche d'autres financements non dilutifs.