PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi et Wall Street était également orientée dans le rouge en fin de matinée à New York, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, ayant déclaré que la banque centrale devra probablement relever ses taux d'intérêt davantage que prévu en réponse à la solidité des récentes données macroéconomiques.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,46% à 7.339,27 points. Le Footsie britannique a perdu 0,13% et le Dax allemand a abandonné 0,6%.

L'indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,81%. Le FTSEurofirst 300 a cédé 0,77%, tout comme le Stoxx 600.

Dans des propos préparés pour une audition devant la commission bancaire du Sénat américain, Jerome Powell a dit que la Fed était prête à des décisions encore plus importantes si la "totalité" des informations entrantes suggère que des mesures plus restrictives sont nécessaires pour contrôler l'inflation.

Il s'agissait de sa première déclaration publique depuis la publication des chiffres de l'inflation américaine qui ont montré une réaccélération inattendue en janvier alors que les créations d'emplois au cours de ce même mois sont ressorties nettement supérieures aux attentes.

Après les propos de Jerome Powell, les traders ont nettement relevé la probabilité d'une hausse de 50 points de base des taux de la Fed ce mois-ci à 56% contre 23%, tandis que le pic du coût du crédit a été porté de 5,47% à 5,56% d'ici septembre.

"Powell réitère ce que nous savons déjà, mais il ne dit rien qui soit accommodant, et le marché se sent un peu nerveux concernant la prochaine décision de la Fed - combien de hausses de taux sont à prévoir et pendant combien de temps la Fed va maintenir des taux élevés", a commenté Robert Pavlik, gérant de portefeuille chez Dakota Wealth.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 1,19%, le Standard & Poor's 500 de 1,10% et le Nasdaq de 0,78%.

Tous les principaux secteurs du S&P-500 sont dans le rouge, la finance (-1,93%) accusant la plus forte baisse dans la perspective d'une hausse prolongée des taux d'intérêt qui pourrait déboucher sur une récession.

Meta Platforms gagne 0,59% en réaction à une information selon laquelle le groupe va encore supprimer des milliers d'emplois cette semaine.

Son concurrent Snap prend 3,64%, le sénateur Mark Warner ayant déclaré qu'un groupe bipartite de 12 sénateurs américains présenterait un texte qui donnerait à la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, de nouveaux pouvoirs pour interdire l'application chinoise TikTok.

Le constructeur de véhicules électriques Rivian Automotive chute de 12,17% après l'annonce d'une émission obligataire de 1,3 milliard de dollars.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, pratiquement tous les grands indices ont également fini dans le rouge, avec un repli marqué pour les ressources de base (-2,51%), dans un contexte de contraction des importations chinoises et de craintes d'une dégradation de la conjoncture au regard des dernières déclarations de Jerome Powell.

Dans les valeurs individuelles, à Paris Danone (+1,1%) et Sanofi (+0,87%), en tête du CAC 40, ont été l'une des rares satisfactions, tandis que STMicroelectonics (-1,81%) et ArcelorMittal (-1,84%) ont figuré parmi les plus fortes baisses.

Ailleurs en Europe, le brasseur Carlsberg a reculé de 1,04% après l'annonce de la démission son directeur général Cees't Hart, tandis que le groupe allemand de biens de consommation courante Henkel a cédé 2,72% après sa prévision de ventes pour cette année.

CHANGES

Aux changes, le dollar bondit de 1,01% face à un panier de devises de référence, Jerome Powell s'étant engagé à maintenir le cap jusqu'à ce que "le travail soit fait", tout en notant que le pic des taux était susceptible d'être plus élevé que prévu.

L'euro se traite à 1,0573 dollar, en repli de 0,98%.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements à court terme se sont tendus après les déclarations de Jerome Powell: celui du Bund allemand à deux ans a touché un sommet depuis le octobre 2008 à 3,337% avant de réduire ses gains en clôture à 3,31%.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à deux ans s'affichait en hausse de plus de sept points de base, à 4,96%.

PÉTROLE

La perspective d'un resserrement monétaire prolongé aux Etats-Unis pèse sur les cours pétroliers dans la crainte d'une baisse de la demande alors que les importations générales de la Chine, premier consommateur mondial de brut, se sont contractées en février de 10,2%, selon les données publiées ce mardi.

Le Brent perd 2,74% à 83,82 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,14% à 77,93 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou