Les ventes augmentent de 4.1% sur les neuf premiers mois de l'année. A taux de change constant, la croissance aurait atteint 7.2%. L'activité patine un peu en Amérique du Nord, notamment sur le solaire ; en revanche, c'est toujours l'embellie en Europe et en Asie.

Les superlatifs s'enchaînent lorsqu'on pense à EssilorLuxottica : la plus grande échelle industrielle ; le plus beau portefeuille de marques ; les plus prestigieux partenariats ; le plus grand réseau de points de vente ; la plus complète intégration de la fabrication à la distribution ; etc. 

Complètement non-reproductible — et parfois pointée du doigt par l'autorité de la concurrence européenne — cette infrastructure confère au groupe un très solide avantage compétitif, aussi bien sur les segments grand public qu'ultra-luxe. 

Son chiffre d'affaires a quintuplé sur la dernière décennie, en particulier suite à l'absorption de Essilor — car c'est bien de cela qu'il s'est agi, plutôt que du mariage entre égaux. Comme l'opération a entraîné un doublement du nombre de titres en circulation, le profit cash — ou free cash-flow — par action, lui, ne fait "que" doubler.

Son superbe portefeuille de marques — entre autres Varilux, Ray-Ban, Persol et Oakley détenues en propre ; ou Chanel, Prada, Versace et D&G fabriquées sous licence — son pricing power et sa pôle position qui apparaît désormais indisputable ont depuis longtemps valu à EssilorLuxottica de s'échanger entre x20 et x30 son profit cash.

La valorisation du moment s'approche de ce plancher. Sur la base de son résultat net, le groupe franco-italien s'échange par ailleurs sur ses plus-bas à dix ans — atteints c'est vrai à de multiples reprises sur la période, mais toujours en prélude d'un rebond.