Zurich (awp) - Le spécialiste des installations sanitaires Geberit a confirmé ses objectifs à moyen terme, après une année 2022 au cours de laquelle sa rentabilité a peiné. Les analystes se montrent prudents quant aux perspectives du groupe, face au contexte économique morose et au relèvement des taux d'intérêt.

Le démarrage en 2023 s'est fait lentement pour le spécialiste des lavabos, chasses d'eau et systèmes d'évacuation, après une année 2022 déjà en recul. "Le chiffre d'affaires en janvier et en février se situe légèrement en dessous de celui de l'an passé", a expliqué mercredi le directeur général Christian Buhl en conférence de presse.

Au terme d'un "exercice 2022 très exigeant", l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de Geberit s'est rétracté à 909 millions de francs suisses (-15%), pour une marge afférente de 26,8% contre 30,9% un an plus tôt, a indiqué l'entreprise saint-galloise mercredi. Le groupe visait un indicateur autour de 27%.

Dans la foulée du déclenchement de la guerre en Ukraine et de l'envolée de l'inflation, des volumes fluctuants ont marqué l'année. Les coûts des matières premières et les records atteints par les prix de l'énergie ont "exercé une forte pression sur les marges", selon le communiqué.

Le résultat d'exploitation (Ebit) s'est tassé de plus de 16% à 755 millions. Le bénéfice net a reculé de 6,5% à 706 millions de francs suisses. Le groupe proposera tout de même un dividende relevé de 10 centimes à 12,60 francs suisses par titre lors de l'assemblée générale annuelle, soit un taux de redistribution de 61,8% du résultat net.

L'an dernier, les recettes nettes ont reculé de 2% à 3,39 milliards de francs suisses, avait indiqué le groupe en janvier. En monnaies locales, la croissance a atteint 4,8%.

Inflation prégnante

Geberit voit l'année en cours toujours marquée par l'inflation et des reports d'installations, mais dans le même temps par un besoin de rénovation, notamment en Allemagne, et par un environnement de marché positif, par exemple en Inde et dans les pays du Golfe. Les affaires doivent être optimisées pour "continuer à dégager des marges élevées et d'importants flux de liquidités libres" en 2023.

Les prix des matières premières et de l'énergie du premier trimestre sont attendus au niveau du quatrième partiel 2022. L'inflation concernant les salaires est escomptée pour l'année à 5-6%, contre 2,9% en moyenne l'an passé. Par ailleurs, les investissements doivent porter sur l'efficience opérationnelle et l'extension des capacités au Liechtenstein, au Portugal ou à Pfullendorf dans le Bade-Wurtemberg.

La direction est convaincue d'atteindre ses objectifs à moyen terme, soit une croissance moyenne annuelle du chiffre d'affaires de 4% à 6% en monnaies locales et une marge Ebitda de 28% à 30% en moyenne.

Le président Albert Baehny, qui occupe la même fonction chez Lonza, se présentera pour un nouveau mandat lors de l'assemblée générale du 19 avril, à la faveur du relèvement de la limite d'âge à 75 ans contre 70 ans, sur laquelle voteront les propriétaires de titres.

Vontobel retient que le climat des affaires dans l'industrie allemande des sanitaires, le marché le plus important de Geberit, a atteint un niveau historiquement bas, ce qui, combiné avec l'augmentation des coûts et des prix de l'énergie, a conduit à la plus forte chute de l'Ebitda depuis l'introduction en Bourse du groupe en 1999. Le marché restera difficile en 2023, incitant à se tourner vers d'autres entreprises du secteur.

Stifel retient que Geberit s'est abstenu, comme toujours en cette période de l'année, de donner des objectifs annuels chiffrés. Pour Baader Helvea, la valorisation de l'action est élevée, au regard du contexte de l'immobilier résidentiel en Europe et des taux élevés.

L'action Geberit a terminé la séance en baisse de 0,75% à 501,20 francs suisses dans un SMI en repli de 0,35%.

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