Début novembre, le Wall Street Journal affirmait que le géant du private equity KKR négociait un rachat de tout ou partie de Samson Investment Company, sur la base d’une valorisation comprise entre 8 et 10 milliards de dollars. On en sait aujourd’hui beaucoup plus : le fonds piloté par Henry Kravis, un des deux « K » de KKR, est sur le point de mettre la main sur 80% du groupe énergétique privé, pour 7,2 milliards de dollars.

Pour cette opération, le fonds d’investissement américain s’est allié au groupe de trading japonais Itochu, pour ce qui s’annonce comme le plus important LBO de l’année, hors marché de l’immobilier, devant le rachat par Apax Partner de Kinetic Concepts pour 6,3 milliards de dollars. Mais cette dernière transaction a été conclue avant l’été, quand les conditions de marché étaient encore favorables...

Le gaz de schiste dans le viseur
Fondé il y a 40 ans et appartenant à la famille Schusterman, Samson est un des principaux groupes pétroliers américains non cotés en Bourse. Basé à Tulsa (lieu de naissance d’Henry Kravis), Samson opère 4 000 puits au Texas et en offshore profond dans le Golfe du Mexique. KKR s’est porté acquéreur des actifs continentaux, dédaignant les activités en mer. Sur les trois dernières années, le groupe pétrolier a investi plus de 4 milliards de dollars pour augmenter ses capacités de production.

Cet argent sert notamment à accompagner le boom actuel du gaz de schiste aux Etats-Unis. Le fonds d’Henry Kravis est justement très actif sur ce marché stratégique, après avoir doublé ses investissements initiaux, en achetant et revendant trois gisements de ce gaz souterrain. En juin, KKR a ainsi cédé pour 1,3 milliard de dollars une part qu’il détenait dans la formation de schiste d’Eagle Ford, au Texas.