En fait ce n'est pas 20 mais 25 millions que la biotech américaine Omeros vient d'engranger. Vulcan Capital, le fonds de capital-investissement de Paul Allen, a contribué à hauteur de 20 millions, tandis que le Sciences Discovery Fund de l'Etat de Washington a apporté le solde, à savoir 5 millions.

Les deux généreux donateurs ont évidemment une idée derrière la tête, surtout connaissant le cofondateur de Microsoft, et ses priorités d'investissement, généralement tournées vers le court terme. Et comme les choses sont bien faites, le secteur des biotechnologies a un besoin structurel d'argent pour financer sa recherche. Les petites biotechs ont donc le choix entre s'adosser à de grands groupes pharmaceutiques et lever des fonds auprès d'investisseurs.

De fait, pour l'instant, Omeros, entré sur le Nasdaq l'année dernière, n'a aucun médicament en vente dans les pharmacies. Mais dès qu'elle en sortira un, l'argent pourrait couler à flot. En pariant sur cette petite biotech, Paul Allen s'assure donc un pourcentage virtuel des ventes des futurs traitements qu'elle ne manquera pas de proposer, une fois les barrières réglementaires et sanitaires franchies (le feu vert de la FDA surtout).

Actuellement, Omeros fait le forcing sur la biologie cellulaire et les GPCR, qui désignent la famille des récepteurs couplés aux protéines G. Leur mission ? Assurer la reconnaissance de signaux provenant de notre environnement (saveurs amères, sucrées, salées, lumière odeurs...). Selon de récentes estimations, les médicaments GPCR pourraient représenter 30% à 40% des 700 milliards de dollars de ventes annuelles totales des laboratoires.

A noter que les termes du marché conclu avec Paul Allen et le fonds de l'Etat de Washington sont assez inhabituels : au-delà de 1,5 milliard de dollars de ventes, les deux « mécènes » prélèveront 1% des recettes. Pour notre milliardaire, le calcul est vite fait : son investissement de 20 millions devrait lui rapporter de l'argent dès qu'Omeros verra son premier médicament autorisé.