Cette performance, ne l'oublions pas, découle en premier chef du contexte inflationniste. Elle n'en reste pas moins remarquable puisqu'elle prouve que le groupe est parvenu à faire passer les hausses de prix à ses clients.

Dans le feu de la pandémie, au pic de l'incertitude, la valorisation boursière de Publicis était tombée à x4 ses profits. De l'eau a coulé sous les points, bien sûr, et ladite valorisation du groupe est désormais revenue à ses niveaux traditionnels, alignée sur celle de ses pairs WPP et Omnicom.

Après une période de flottement — marquée par les deux acquisitions transformatrices de Epsilon et Sapient — Publicis a renoué avec la croissance, et conclu un cycle décennal tout à fait convaincant puisque le chiffre d'affaires et le profit doublent sur la période. Parmi les géants du secteur, personne n'a fait mieux.

Pas d'interruption de tendance au premier semestre 2023 donc, avec une profitabilité et un volume d'activités satisfaisants sur tous les continents. Publicis développe bien son expertise technologique, et s'appuie toujours sur un portefeuille de clients parfaitement diversifié. 

La décennie qui s'achève aura vu le groupe allouer l'essentiel de ses profits à ces opérations de croissance externe. Audacieuse, cette stratégie pilotée par Arthur Sadoun — mandaté avec la difficile mission de réinventer le groupe presque centenaire — porte ses fruits. 

S'il s'alignait sur ses pairs anglo-saxons, Publicis devrait désormais se trouver en mesure d'augmenter considérablement les retours de capital aux actionnaires, via des dividendes et des rachats d'actions. Avec au moins €2 milliards de free cash-flow par an, il aura a priori de quoi faire.