Saint-Gobain (+2,35% à 41,445 euros) est en tête du CAC 40 depuis l'ouverture, après la publication d'un chiffre d'affaires supérieur aux attentes au premier trimestre à 9,8 milliards d'euros. La quasi-stabilité (-0,2%) des revenus s'explique notamment par un effet de change positif de 4,2% qui a compensé un changement de périmètre négatif de -3,2%, essentiellement du à la cession de Verallia North America. A structure et change comparables, le chiffre d'affaires trimestriel de Saint-Gobain est en baisse de 1,2%, un repli également moins prononcé que prévu.

La baisse de l'activité a notamment été limitée dans l'activité principale du groupe, la Distribution Bâtiment. Attendu en baisse de 6,6%, le chiffre d'affaires a finalement baissé de 1,1% (-2,6% à structure et taux de change comparables) à 4,3 milliards d'euros.

La meilleure performance trimestrielle est venue du pôle Matériaux innovants qui a enregistré une croissance de ses revenus de 9,7% (+2% en organique) à 2,38 milliards d'euros. Néanmoins, les analystes ont nuancé leur enthousiasme face à ce résultat, notant que les Matériaux Haute Performance (MHP) ont déçu avec une croissance de leurs revenus de 8,4% (-2,2% en organique) à 1,1 milliard d'euros. Saint-Gobain explique cette moindre croissance "par la chute des ventes
des proppants liée à la crise du marché du pétrole de schiste aux Etats-Unis". L'activité globale de Saint-Gobain a ainsi chuté de 13,3% (-9,7% en organique) à 1,2 milliard d'euros en Amérique du Nord.

Le bureau d'études Société Générale craint que cette tendance se poursuive encore "quelques trimestres" et a abaissé ses prévisions de résultats sur Saint-Gobain pour intégrer "des hypothèses plus prudentes" sur ce segment. Le broker a ainsi réduit ses anticipations de chiffre d'affaires et d'Ebit annuels de 0,7% et 2% pour 2015.

UBS, de son côté, précise que les MHP font partie des activités les plus rentables du groupe de matériaux de construction. Il a maintenu son opinion à Neutre sur le titre Saint-Gobain.

Pour 2015, le groupe a maintenu ses perspectives, anticipant notamment une reprise de l'activité en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest. Cette dernière devrait néanmoins être freinée par la France, attendue de nouveau en recul cette année après une baisse de l'activité de 4,9% (-4,7% en organique) à 2,7 milliards d'euros au premier trimestre.