par Andreas Cremer

BERLIN, 21 février (Reuters) - Volkswagen a annoncé vendredi soir une offre de 6,7 milliards d'euros pour prendre le contrôle total du constructeur suédois Scania et progresser vers son objectif de devenir le numéro un européen du poids lourd.

En l'espace de plus d'une dizaine d'années, VW a dépensé des milliards d'euros pour accroître sa présence dans Scania et dans d'autres constructeurs, comme MAN, et contester la place de numéro un mondial occupée par son compatriote Daimler .

Le groupe basé à Wolfsburg a expliqué qu'il entendait vendre des actions préférentielles pour contribuer au refinancement de l'opération sur les titres Scania qu'il ne détient pas encore. Il puisera également dans son abondante trésorerie, évaluée à 16,9 milliards d'euros, a-t-il encore précisé.

Le numéro un européen de l'automobile entend rééditer avec Scania une stratégie de développement multimarque qui lui réussit avec la gestion d'Audi, sa filiale haut de gamme, et Skoda.

"Nous lançons cette opération pour lever les obstacles qui entravent la mise en place d'une coopération plus étroite entre MAN", a déclaré le directeur financier Hans Dieter Pötsch.

Par le biais des participations que détient sa filiale MAN, VW est déjà actionnaire à 62,6% du capital de Scania dont il détient 89,2% des droits de vote.

L'offre sur Scania courra du 17 mars au 25 avril, a précisé VW dans un communiqué. Il attend 650 millions d'euros de synergies chaque année et pense que l'entité fusionnée aurait besoin d'une dizaine d'année pour fonctionner à plein régime.

"Nous sommes convaincus que cette transaction stratégique ajoutera une valeur à Volkswagen, mais il faudra un peu de temps avant qu'elle se reflète de manière significative dans nos finances", a encore déclaré Hans Dieter Pötsch, "mais nous nous attendons à ce qu'elle soit relutive d'ici quelques années."

VW a également fait part vendredi de ses résultats annuels pour l'exercice 2013, nouveau millésime exceptionnel.

Le groupe a dégagé un bénéfice record de en hausse de 1,5% à 11,7 milliards d'euros, un chiffre supérieur aux attentes du groupes qui anticipait auparavant un montant stable.

Prenant acte de la détérioration de la conjoncture dans les économies émergentes, VW a adopté un ton prudent pour le nouvel exercice avec une marge d'exploitation qu'il prévoit entre 5,5% et 6,5% après 5,9% l'année dernière.

VW explique que son bénéfice pourrait battre un nouveau record à condition que le marché se redresse plus rapidement que prévu en Europe.

"Nous pensons qu'il y a quelques raisons de rester prudents", a déclaré Hans Dieter Pötsch. (Andreas Cremer; Marc Angrand pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Volkswagen AG, Scania AB