Solutions 30 a répondu aux accusations dans un document de quatre pages en anglais dont nous vous livrons une traduction rapide dans un souci d'information. Elle ne fait évidemment pas foi mais vous permettra de comprendre de quoi il retourne, même si tous les éléments contenus dans le rapport d'accusation ne sont pas abordés.

Par ailleurs, il apparaît selon nos informations que ce rapport a été transmis dès novembre à la société. Il a aussi été remis par la suite à des analystes, des auditeurs et à des organismes de surveillance financière au Luxembourg, en Italie et apparemment plus tardivement en France. Ces informations n'ont pas pu être directement vérifiées à la source par Zonebourse.

Voici la traduction :


Solutions 30 répond à un rapport anonyme diffusé le 8 décembre 2020 (le ''Rapport''). Solutions 30 nie catégoriquement toutes les affirmations contenues dans le Rapport. Les preuves présentées ne sont pas fondées, plusieurs faits sont grossièrement mal interprétés et de nombreux raccourcis évidents mènent à des conclusions erronées. Néanmoins, le rapport formule de graves accusations qui peuvent créer des soupçons infondés sur le groupe, sa gestion et la valeur des actions de Solutions 30. Solutions 30 veut souligner l'intégrité de son équipe de direction et assure à ses actionnaires qu'elle est confiante dans l'exactitude de ses états financiers. Solutions 30 regrette que l'auteur anonyme du rapport n'ait pas contacté la société pour comprendre la nature de ses activités et vérifier l'exactitude des déclarations et des interprétations du rapport. Malgré cette tentative d'affaiblir et de déstabiliser le groupe, sa direction et ses actionnaires à long terme, Solutions 30 reste concentrée sur l'exécution de sa stratégie commerciale et la réalisation d'une croissance durable, comme l'attendent toutes ses parties prenantes.

Dans cette réponse, Solutions 30 aborde les principales allégations mentionnées dans le rapport et fournit de plus amples détails.

  1. Le rapport allègue que "Solutions 30 a de multiples liens avec des personnes ayant des condamnations pénales liées au blanchiment d'argent". Pour étayer la déclaration ci-dessus, l'auteur anonyme se réfère à des articles de presse, à un livre et aux résultats d'une recherche Google concernant M. Angelo Zito. M. Angelo Zito est un expert-comptable enregistré auprès de l'Ordre des experts-comptables du Luxembourg depuis le 18 mars 2003, et l'associé gérant de la Fiduciaire du Kiem, un cabinet d'expertise comptable. Les personnes ne sont autorisées à porter le titre d'expert-comptable au Luxembourg que si elles remplissent certaines conditions, notamment une bonne réputation et une qualification professionnelle ainsi qu'un casier judiciaire vierge. En outre, M. Angelo Zito est un expert assermenté pour le ministère de la justice luxembourgeois, comme on peut le voir dans la liste des experts assermentés pour le ministère de la justice luxembourgeois : https://mj.gouvernement.lu/content/dam/gouv_mj/professions-du-droit/expertsasserment%C3%A9s/experts/Liste-des-experts-comptabilite.pdf. Dès son arrivée au Luxembourg mi-2013, Solutions 30 a entamé une relation de travail avec la Fiduciaire du Kiem qui a duré jusqu'au début de 2016. Alors que M. Zito, en tant qu'associé général de cette société, était souvent signataire des documents fournis, la relation de travail a été initiée et toujours entretenue directement avec un responsable de la Fiduciaire. Étant donné l'importance des accusations portées contre M. Zito, les sources doivent être vérifiées de manière approfondie. Voici la conclusion d'une recherche effectuée par un expert indépendant externe : "Dans le cadre des recherches effectuées et des résultats obtenus, il est apparu que M. Zito semble avoir été impliqué dans des affaires judiciaires, qui ont été résolues par la suite. On apprend que ces événements se sont produits à Palerme dans les années 1998/1999/2000, imputables à une association de type mafieux (en vertu de l'art. 416 bis du C.P.) et, d'après ce qui est évident, il est très plausible qu'ils aient pu donner lieu à une inculpation du même ordre d'emprisonnement, condition résolue favorablement et définitivement en 2000 par une condamnation à un acquittement anticipé. Plusieurs sources interrogées, des consultations supplémentaires et d'autres recherches effectuées ne mettent PAS en évidence de nouvelles significatives récentes ; par conséquent, rien d'autre d'important n'est apparu sur le compte de M. Zito". (traduction libre depuis l'italien vers l'anglais par la société, puis de l'anglais vers le français)
  2. Le rapport allègue que "Solutions 30 a été partie à de nombreuses transactions compatibles avec le blanchiment d'argent"
    • Pour la création de nouvelles entités juridiques, notamment Brand 30 et WW Brand, et par souci d'efficacité, Solutions 30 a acquis, pour une somme modique, des sociétés coquilles vides fournies par la Fiduciaire du Kiem, ce qui est une pratique normale du marché. Pour éviter tout doute, Solutions 30 n'avait aucun lien antérieur avec ces sociétés fictives acquises. L'auteur anonyme laisse entendre que la pratique susmentionnée est frauduleuse car elle a été réalisée par M. Angelo Zito. Cependant, comme déjà expliqué, M. Angelo Zito n'a jamais été condamné pour un quelconque acte criminel.
    • En contradiction avec le rapport qui soutient que Solutions 30 a des activités fictives en Guyane française et en Martinique, Solutions 30 confirme qu'en 2018, elle a remporté un contrat couvrant plusieurs régions françaises, dont la Guyane française et la Martinique. Solutions 30 Guyane et Solutions 30 Martinique ont été constituées en 2018 et opèrent principalement dans le secteur des télécommunications, fournissant des services de maintenance et d'installation pour un très grand compte. Fin 2019, Solutions 30 Guyane et Solutions 30 Martinique comptaient respectivement 28 et 47 employés, plusieurs sous-traitants locaux et généraient un chiffre d'affaires de 9,8 millions d'euros. Le rapport remet en cause la domiciliation des deux sociétés. Solutions 30 est une entreprise de services de terrain et la quasi-totalité des salariés travaillent sur le terrain. Il n'y a donc pas de corrélation entre l'espace de bureau et la taille de l'entreprise. Le rapport remet en question la domiciliation des deux sociétés. Solutions 30 est une entreprise de services de terrain et presque tous les employés travaillent sur le terrain. Il n'y a donc pas de corrélation entre l'espace de bureau et le nombre d'employés.
  3. Le rapport affirme que "la solution 30 et les comptes des filiales qui y sont liées contiennent de nombreuses erreurs et sont impossibles à concilier". L'auteur anonyme commet de nombreuses erreurs lors de l'analyse des filiales du groupe et de leur activité. Voici quelques-unes des erreurs les plus grossières :
    • Le rapport prétend que "Solutions 30 doit expliquer pourquoi elle ne répertorie pas son entité en Ukraine comme une entité consolidée". Parce qu'elle n'est pas une société contrôlée par le groupe, Solutions 30 Ukraine n'a jamais été consolidée. Solutions 30 Ukraine a été créée par un partenaire commercial en prévision de l'entrée de Solutions 30 sur le marché polonais, qui a eu lieu à la fin de 2019, dans le but de fournir des activités de centre d'appel/scheduling/back office pour les opérations polonaises du groupe. Contrairement à ce qui est indiqué dans le rapport, un certain nombre d'Ukrainiens de la région frontalière avec la Pologne parlent polonais.
    • Le rapport affirme que "Gianbeppi Fortis a également contracté des prêts auprès de cette entité [DBS, Digital Business Solutions, GmbH] et en était le seul directeur. Il n'en est pas fait mention dans les comptes de Solutions 30 SE". L'auteur du rapport commet une erreur grossière en traduisant mal la documentation juridique. Les états financiers de Digital Business Solutions GmbH (DBS) sont disponibles sur le registre du commerce allemand : https://www.unternehmensregister.de/. Les états financiers de 2016 sont disponibles en allemand. Le bas du document résume les prêts intragroupes de DBS avec sa société mère. Au bas de la page, on peut lire "gezeichnet Gianbeppi Fortis", ce qui signifie "signé par Gianbeppi Fortis". L'auteur du rapport a mal traduit le mot "gezeichnet" par "tiré" au lieu de "signé". Comme le verbe anglais "drawn" peut indiquer un retrait d'argent, l'auteur conclut à tort que M. Gianbeppi Fortis a retiré de l'argent de la DBS, ce qui n'était manifestement pas le cas.
    • Le rapport affirme que "Solutions 30 prétend avoir effectué des opérations d'internalisation aux Philippines mais nous ne trouvons aucune preuve d'une quelconque entité juridique qu'ils contrôlent aux Philippines". Le groupe Solutions 30 n'a jamais eu d'entité juridique aux Philippines et n'a jamais prétendu y avoir eu des services sur le terrain ou des opérations de back-office. Le groupe travaille uniquement avec un fournisseur externe basé à Manille, appelé EastVantage, qui fournit des services de développement informatique au groupe. Solutions 30 a détaché un de ses responsables sur place pour gérer la liaison entre l'équipe de développement local et les chefs de projet de Solutions 30.
  4. Le rapport affirme que "la rentabilité et le cash-flow de Solutions 30 ne correspondent pas à la nature supposée de l'entreprise". La nature de l'activité de Solutions 30 est manifestement mal comprise et l'auteur fait plusieurs erreurs grossières, dont voici les principales :
    • Le rapport affirme que "les activités de Brand 30 Srl ne sont pas particulièrement claires, sur la base des derniers comptes déposés pour l'année jusqu'au 31 décembre 2019 Brand 30 Srl a accumulé une créance importante d'environ 21 millions d'euros (...) WW Brand Srl, également une filiale consolidée à 100% de Solutions 30, (...) a également accumulé une créance importante d'environ 17 millions d'euros (...). Ces créances ne peuvent notamment pas s'expliquer par la consolidation étant donné que Brand 30 Srl et WW Brand Srl ne figurent qu'en tant que comptes de capitaux propres en raison de leur participation de 26 % dans la plupart des sous-entités". L'auteur anonyme se réfère aux montants des comptes statutaires de WW Brand et Brand 30 et affirme que puisque ces entités ne détiennent que 26% de la plupart des entités, les créances entre WW Brand, Brand 30 et leurs sous-entités ne devraient pas apparaître dans le bilan. C'est faux : les créances devraient être comptabilisées dans les comptes statutaires indépendamment de la participation dans les filiales respectives. La deuxième erreur est que, puisque la marque 30 et la marque WW sont détenues à 100 % par Solutions 30 SE, leurs filiales et elles-mêmes sont correctement consolidées à 100 % dans les comptes consolidés du groupe.
    • Le rapport indique à tort que les états financiers de Telima Frepart sont vérifiés par Atriom. Il s'agit là encore d'une déclaration erronée. Atriom est un expert-comptable qui fournit des services pour la préparation des états financiers et non le commissaire aux comptes de Telima Freepart.
    • Le rapport allègue que "malgré le passage aux normes IFRS, Solutions 30 comptabilise encore un goodwill négatif sur la majorité des acquisitions. C'est très rare, surtout en 2019 où la plupart des entreprises ont du mal à acquérir des sociétés à faible valeur. En bref, cela semble très agressif, d'autant plus que le fonds de commerce négatif est comptabilisé par la dépréciation des actifs incorporels". C'est un sujet qui a été abordé à de nombreuses reprises et détaillé lors de la Journée des marchés des capitaux de 2019 (voir la vidéo de la rediffusion à partir de 55 minutes). L'auteur anonyme ne fait pas l'effort d'analyser et de comprendre les principes comptables standards et plus particulièrement le traitement de la mauvaise volonté qui s'y trouve. Solution 30 se conforme entièrement aux principes comptables standards de l'IFRS. En outre, les principaux agrégats financiers du groupe (EBITDA ajusté et EBIT ajusté) sont ajustés pour exclure l'effet de la reconnaissance du badwill et du goodwill lors de la publication de la rentabilité opérationnelle du groupe.

Depuis sa création en 2003, Solutions 30 est devenu le leader du marché européen grâce à une combinaison de forte croissance organique et externe. En 2019, le groupe a généré un chiffre d'affaires de 682,2 millions d'euros avec une marge EBITDA de 13,5%. En 2020, malgré une situation sans précédent, le groupe a réussi à maintenir une croissance et une rentabilité à deux chiffres, tout en préparant l'avenir et en se positionnant sur de nouveaux marchés et de nouvelles zones géographiques. Parallèlement, le groupe a renforcé sa gouvernance et s'est déplacé vers le compartiment réglementé d'Euronext Paris, renforçant ainsi volontairement son devoir de transparence vis-à-vis du marché et des investisseurs. Ces mesures prouvent la détermination de Solutions 30 à être transparent et à adopter les meilleures pratiques de marché.

Fin de la traduction.