Winterthour (awp) - Le groupe industriel Sulzer a vu en 2016 son bénéfice net fondre d'un cinquième (-20,2%) sur un an, à 59 mio CHF. L'année 2016 a été marquée par un recul identique de 2% à taux de change constant (TCC) des entrées de commandes et des ventes, à respectivement 2,80 mrd CHF et 2,88 mrd CHF. En termes réels, le recul s'élève à 3,4% et 3,2%. Les objectifs 2017 du groupe tablent sur un retour de la croissance.

L'assemblée générale du 6 avril devra se prononcer sur un dividende stable de 3,50 CHF par action, indique le conglomérat winterthourois mercredi. Le bénéfice par action non dilué a fondu de quelque 20%, à 1,73 CHF.

Le résultat opérationnel Ebita s'est fixé à 238,9 mio CHF, ce qui représente un recul de 6,0% ou 4,4% TCC. L'excédent d'exploitation (Ebit) s'est replié de 4,6% à 115,3 mio. Ces baisses sont causées par la contraction du chiffre d'affaires, explique Sulzer dans son communiqué.

Les coûts liés au programme d'économies Sulzer Full Potential et aux acquisitions ont également plombé ces indicateurs. La marge opérationnelle Ebita a été péjorée de 0,3 point à 8,6%.

BILAN CONTRASTÉ

Le bénéfice net et l'Ebit manquent clairement les attentes des analystes sollicités par AWP. Les entrées de commande et les ventes dépassent à peine la moyenne des prévisions. L'Ebita opérationnel et le dividende se situent nettement au-dessus.

Comme attendu, la faiblesse des marchés pétrolier et gazier ont entraîné un recul des volumes de commandes. Ces secteurs traversent une phase de restructuration et coupent dans les budgets d'investissement, malgré une remontée des cours du brut, regrette la société winterthouroise.

En revanche, les entreprises actives dans le domaine de l'énergie et l'industrie en général ont généré une importante croissance des contrats, qui s'explique également par les acquisitions de Geka et PC Cox en 2016.

Les régions Amériques et Emea (Europe, Moyen-Orient et Afrique) ont suivi la tendance générale négative en termes de commandes. La zone Asie/Pacifique affiche un bien meilleur bilan, au bénéfice de la nette reprise des affaires en Chine par rapport à 2015. Au terme de l'année, le carnet de commande affichait 1,44 mrd CHF, soit un repli de 4,7%.

TOUTES LES RÉGIONS EN BAISSE

Le chiffre d'affaires a pâti d'effets de change négatifs à hauteur de 34,5 mio CHF, alors que les acquisitions ont apporté des recettes supplémentaires de 90,6 mio. Tout comme pour les entrées de commandes, les secteur pétrolier et gazier ont fait pâle figure face à la croissance du secteur énergétique. Dans le domaine hydraulique, les ventes affichent un niveau inférieur à celui de l'année précédente.

Toutes les régions accusent le coup. La part du chiffre d'affaires réalisé dans les marchés en développement a cédé 2 point de pourcentage à 38%.

La division Pumps Equipment a souffert de la faiblesse des cours du pétrole, malgré une remontée de ceux-ci. L'Ebita a reculé de près du quart pour cette unité. La situation est à peine meilleure pour Rotating Equipment Services, qui voit son chiffre d'affaires, ses entrées de commandes et son Ebita se contracter. Chemtech affiche plutôt une bonne santé.

A fin décembre, Sulzer affichait un flux de trésorerie libre de 200,5 mio CHF, contre 155,8 mio une année auparavant.

Pour 2017, le groupe table sur une progression des entrées de commandes entre 5% et 8% et une croissance des ventes entre 3% et 5%. La marge opérationnelle Ebita est attendue à 8,5% environ. L'objectif d'économies de 200 mio CHF d'ici 2018 est par ailleurs confirmé.

La situation sur les marchés pétrolier et gazier demeurera compliquée cette année, malgré l'important apport au chiffre d'affaires - près de 50% - des sociétés reprises. Les prix continueront de subir une forte pression. Sulzer n'entrevoit aucune amélioration avant 2018. Le groupe s'appuiera sur la clientèle active dans d'autres secteurs et sur son programme d'efficience pour améliorer légèrement sa rentabilité.

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