Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole restaient quasiment à l'arrêt mardi, les investisseurs attendant des données clefs sur l'inflation aux Etats-Unis, qui devraient permettre de donner une orientation à la politique monétaire à venir de la Réserve fédérale américaine.

Vers 09H15 GMT (11H15 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 0,01% à 83,35 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, cédait 0,03% à 79,10 dollars.

"Les prix du pétrole se trouvent dans une sorte de position d'attente" alors que les investisseurs attendent "les principaux indicateurs de la semaine", commente John Evans, analyste chez PVM Energy.

Le marché attend en effet la publication plus tard mardi de l'indice des prix à la production (PPI) pour avril aux Etats-Unis, mais surtout l'indice des prix à la consommation (CPI) pour avril mercredi.

"Le dollar (semble) prêt pour une nouvelle poussée à la hausse dans le cas d'une mesure de l'inflation élevée", souligne Joshua Mahony, analyste chez Scope Markets.

Une inflation plus élevée qu'attendue pourrait en effet repousser les baisses de taux prévues par la Réserve fédérale américaine (Fed) à plus tard dans l'année.

Or, des taux élevés ont en tendance à peser sur la croissance, et donc sur la demande de brut, mais aussi à renforcer le dollar lorsqu'il s'agit de la Fed.

Et les cours de l'or noir étant libellés en dollars, une appréciation de la devise américaine décourage également la demande de pétrole sur les marchés en diminuant le pouvoir d'achat des acheteurs utilisant des devises étrangères.

D'après M. Mahony, la relative baisse des prix du brut le mois dernier permet cependant "d'être optimiste quant au ralentissement de l'inflation mensuelle".

La veille, les cours avaient rebondi, "soutenus par des signes d'amélioration de la demande en Chine, premier importateur mondial, et par des inquiétudes concernant d'éventuelles perturbations de l'offre au Canada", commente John Plassard, analyste chez Mirabaud.

Les investisseurs surveillent en effet "les perturbations potentielles de l'approvisionnement en pétrole dues aux incendies de forêt dans l'ouest du Canada, qui pourraient avoir une incidence sur la capacité de production quotidienne de 3,3 millions de barils de pétrole extrait des sables bitumineux du pays", poursuit-il.

En raison de l'avancée des flammes qui menacent une ville de l'ouest du Canada, les évacuations d'habitants se sont d'ailleurs poursuivies lundi.

Après avoir vécu l'an passé la pire saison d'incendies de son histoire, le pays a connu l'un de ses hivers les plus chauds, avec peu de neige dans de nombreuses régions. Des conditions qui font craindre un nouvel été apocalyptique d'autant plus que certains feux ont brûlé tout l'hiver.

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