A Francfort, Continental plonge de plus de 10% peu après 11h30, à 165,125 EUR. A Paris, Michelin, Valeo et Faurecia coulent de plus de 5% et Plastic Omnium de 4%. Les constructeurs tiennent mieux le choc : -0,7% pour Renault et -2% pour Peugeot. La période est compliquée pour l'automobile en bourse, après plusieurs années flamboyantes au sortir de la crise financière. Berenberg a adopté une vision très prudente du secteur, à lire ici pour les constructeurs. L'analyste a aussi traité les équipementiers ce matin, ça se passe par ici. Ailleurs en Europe, Schaeffler (-6,6%) et Hella (-4%) en Allemagne et Pirelli (-6,8%) en Italie sont aussi sous pression.
Un management fragilisé
Quelles sont les commentaires, à chaud, sur l'avertissement de Conti ? En premier lieu, que le management a perdu de la crédibilité, estime Ashik Kurian, qui suit le dossier chez Jefferies. Mais aussi que l'alerte comprend un certain nombre d'éléments spécifiques à la société allemande, puisque les derniers indicateurs sectoriels dans les deux domaines sont plutôt robustes. "Le timing de l'avertissement laisse penser que les trous d'air sont plutôt spécifiques à Conti que liés au secteur dans son ensemble, sans oublier que l'annonce de l'IPO de Powertrain quelques semaines avant l'avertissement alors que le marché avait une préférence pour une scission pose la question de la crédibilité du management", souligne le spécialiste. Il juge par ailleurs la claque reçue par Michelin assez sévère, dans la mesure où l'essentiel de l'avertissement de l'Allemand provient de la division Automotive.
Chez DZ Bank, la position est plus radicale cet après-midi : la recommandation passe d'acheter à conserver et l'objectif est sabré de 228 à160 EUR. "Dans la mesure où c'est la seconde révision en baisse de l'année, le sentiment vis-à-vis de Continental s'est considérablement dégradé", écrit le bureau d'études, qui a réduit ses prévisions et accru le risque embarqué du dossier.