Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers ont commencé la semaine dans le rouge lundi, les investisseurs ayant les nerfs à vif avant une nouvelle hausse des taux de la Banque centrale américaine, attendue mercredi, et son impacts sur l'économie.

En Europe, Paris perdait 1,31%, Francfort 0,80% et Milan 1,12% vers 09h30.

La Bourse de Londres restera fermée ce lundi, jour des funérailles de la reine Elizabeth II.

En Asie, Shanghai a perdu 0,35% et Hong Kong cédait 0,90% dans les derniers échanges, malgré la levée du confinement à Chengdu, métropole du sud-ouest de la Chine. La déclaration du président américain Joe Biden en faveur d'une intervention des troupes américaines à Taïwan en cas d'invasion chinoise attisait la nervosité des investisseurs.

La Bourse de Tokyo est elle aussi fermée pour un jour férié.

L'événement principal de la semaine, et déjà attendu depuis la publication mardi dernier d'une inflation plus forte que prévu aux Etats-Unis, sera la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, la Fed.

Les prix des logements, de l'alimentation ou encore des voitures neuves ont continué de progresser en août aux Etats-Unis, première économie mondiale qui ne montre que quelques signes d'un timide ralentissement de la demande à ce stade.

L'essentiel des acteurs du marché s'attend à voir la Fed relever ses taux mercredi de 75 points de base (trois quarts de points de pourcentage), selon l'évaluation des produits à terme de CME Group.

Mais une hausse encore plus forte, d'un point de pourcentage (100 points de base), n'est pas à exclure.

"En agissant vite et fort, son objectif est clair: peser sur la demande et l'emploi, pour casser la spirale prix/salaires, afin de mettre l'inflation sur une trajectoire compatible avec son objectif de stabilité des prix de +2%", rappelle Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d'Allianz Global Investors.

Le président de la Fed, Jerome Powell, a déjà affirmé à plusieurs reprises que la lutte contre l'inflation est sa priorité, quitte à faire basculer l'économie américaine en récession, une conjoncture qui pourrait pousser les indices boursiers vers leurs plus bas de juin.

Pour les analystes de Natixis, "le discours +hawkish+ (en faveur d'une politique monétaire stricte, ndlr) attendu cette semaine continuera de fragiliser les marchés financiers au sens large, notamment l'obligataire".

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la dette américaine à court terme est plus élevé que celui à long terme, un signe jugé annonciateur d'une récession économique.

La vigueur de l'action de la Fed continuait de soutenir le dollar face aux autres monnaies. Il prenait 0,42% face à l'euro (à 1,0026 euro pour un dollar), 0,27% face à la livre sterling (à 0,8782 livre pour un dollar) et 0,29% face au yen (à 143,37 yens pour un dollar), vers 07H20 GMT.

Porsche devrait rapporter gros

Le constructeur automobile allemand Volkswagen prévoit d'introduire en Bourse le 29 septembre sa filiale Porsche et vise une valorisation entre près de 70 milliards et 75 milliards d'euros, ce qui en ferait une des plus importantes cotations en Europe ces dernières années. Le titre de Volkswagen gagnait 0,37% et celui de la holding Porsche SE, qui détient majoritairement Volkswagen, prenait 1,35% à Francfort.

Du côté de l'énergie et du bitcoin

Le marché du pétrole était tiraillé entre un brin d'optimisme lié à la fin progressive du confinement de Chengdu, et des perspectives économiques qui restent mauvaises et continuent d'inquiéter les investisseurs.

Vendredi vers 079h15, le baril de WTI américain, pour livraison en octobre, reculait de 0,87% à 84,36 dollars et celui de Brent de la mer du Nord, à échéance en novembre, de 0,57% à 90,83 dollars.

Le gaz naturel européen perdait 6,73% à 175 euros le mégawattheure.

Le bitcoin tombait de 6,56% à 18'430 dollars, un plus bas depuis le 19 juin.

afp/jh