Après un passage à vide fin janvier, lié aux craintes sur la production et la livraison des vaccins, les places financières ont vigoureusement repris de la hauteur, permettant à bon nombre d’indices d’inscrire de nouveaux plus hauts annuels voire historiques. L’appétit pour le risque a brusquement resurgi tandis que les campagnes de vaccination s’accélèrent à travers le globe, laissant espérer une nette amélioration des perspectives économiques à moyen terme et la fin prochaine des mesures de restrictions sanitaires dans de nombreux pays.

D’autres facteurs ont contribué à raviver l’optimisme des opérateurs, à commencer par les espoirs persistants de l’adoption du vaste plan de relance américain de 1900 milliards de dollars. Ce scénario a été conforté par le soutien de l’ancienne présidente de la Réserve Fédérale et Secrétaire au Trésor, Janet Yellen, qui estime que ce plan pourrait permettre à l’économie américaine de retrouver le plein emploi dès 2022 s’il était adopté. La Fed a, de son côté, indiqué que le marché de l’emploi était très loin d’être solide et que cela pourrait prendre des années pour revenir au plein emploi, en dépit des statistiques officielles qui ont fait apparaître un taux de chômage de 6.3% en janvier. La banque centrale américaine devrait ainsi rester accommodante aussi longtemps que nécessaire, ne prévoyant ni de remonter ses taux d’intérêt, ni de réduire son programme d’achats d’actifs, actuellement de 120 milliards de dollars par mois.

La saison des trimestriels bat son plein et celle-ci a très nettement rassuré. Sur les 74% des sociétés du S&P500 qui ont dévoilé leurs comptes, 80% ont battu le consensus en termes de bénéfices (selon les données Factset). Les bénéfices sont en moyenne supérieurs de plus de 15.1% par rapport aux estimations et les analystes anticipent désormais une hausse de 2.9% des bénéfices au T4 alors qu’ils prévoyaient une baisse de 9.3% des bénéfices fin décembre. Ce sont principalement les financières, les valeurs technologiques et des services de communication qui ont contribué à ce retour à la croissance, une première depuis fin 2019.
Ce constat se vérifie également au sein du CAC40, avec 25% des composantes qui enregistrent des progressions à 2 chiffres depuis le 1er janvier (STM +17.7%, Vivendi +16.4%, Publicis +16.3%.. ou encore Société Générale et BNP Paribas, avec +10.8%).

Malgré ces données encourageantes, la reprise devra être confirmée par une amélioration des données macroéconomiques, qui ont montré des signes de ralentissement ces dernières semaines. Cela invite donc à une certaine prudence, d’autant que les indices sont sur leurs plus hauts et que les niveaux de valorisation peuvent apparaître élevés notamment aux Etats-Unis.

Graphiquement, dans le sillage des records de Wall Street, le CAC40 enregistre de nouveaux records annuels, flirtant avec les 5800 points. La tendance demeure ainsi haussière sur les différentes échelles de temps, au-dessus des 5400 points en données hebdomadaires, niveau correspondant à la moyenne mobile à 20 semaines. Sur un horizon de temps plus court, l’indice vient de s’extraire par le haut du range 5550/5710 points qui perdurait depuis de nombreuses semaines, avec les espoirs d’une amélioration des perspectives économiques à moyen terme. Au-dessus des 5800 points, on devrait assister à une nouvelle impulsion haussière avec les 6000 points comme nouvel objectif, borne haute d’un gap laissé ouvert en février 2020. On maintiendra donc un biais positif tant que l’indice demeure au-dessus des 5600 points (moyenne mobile à 20 jours). Seul un retour sous ce niveau suggérerait l’amorce d’une consolidation en direction des 5510 points voire 5400 points par extension, zone de cours qui permettrait de revenir à l’achat avec un meilleur timing.