Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris reculait de 0,92% dans les premiers échanges jeudi, entrainée par la baisse de Wall Street après la réunion de la Banque centrale américaine qui a indiqué qu'elle allait monter ses taux moins vite, mais plus haut qu'anticipé.

L'indice vedette CAC 40 reculait de 57,73 points à 6219,15 points. Mercredi, il avait déjà perdu 0,89%.

Après une première communication de la Fed bien accueillie par les investisseurs, la prise de parole de Jerome Powell a fait l'effet "d'une douche froide", selon John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

"Alors que certains d'entre eux attendaient un message dovish (accommodant, NDLR) clair sur une prochaine pause dans la hausse des taux de la Fed (...), Jerome Powell s'est focalisé sur les prochaines statistiques économiques. Entendre inflation et emploi", explique-t-il.

Désormais dans une fourchette entre 3,75% et 4,00%, au plus haut depuis 2008, le principal taux directeur de la Fed pourrait monter au-dessus de 5% selon les anticipations des investisseurs.

Sur le marché obligataire, les taux des emprunts d'Etat remontaient : celui pour la France à 10 ans s'établissait à 2,77%, contre 2,67% mercredi à la clôture.

L'actualité macro-économique demeure chargée, avec encore la réunion de la Banque centrale anglaise jeudi, puis le rapport sur l'emploi américain vendredi.

Mais les investisseurs doivent aussi jongler avec la fin de la saison des résultats, avec quatre publications sur le CAC 40 dévoilées entre mercredi soir et jeudi matin.

Les bénéfices de BNP Paribas en hausse

La banque montait de 1,12% à 48,44 euros après avoir publié une "bonne série de résultats", dépassant les attentes des analystes dans de "nombreuses divisions" de ses activités, selon les analystes de RBC. Le bénéfice net pour le seul troisième trimestre est de 2,76 milliards d'euros, en hausse de 10,3% sur un an.

Axa garde le cap

Les résultats de l'assureur (+0,74% à à 25,26 euros) ont été "globalement conformes", avec quelques bonnes surprises dans "la qualité de son portefeuille d'activités", selon les analystes de Jefferies. Il enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 2% sur les neuf premiers mois de l'année par rapport à la même période de l'an dernier.

Stellantis pied au plancher

Le groupe Stellantis (-1,75% à 13,47 euros) a publié jeudi un chiffre d'affaires de 42,1 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en hausse de 29% par rapport à un troisième trimestre 2021 paralysé par les pénuries de puces électroniques. Il a vendu 1.281.000 véhicules.

Par ailleurs, l'équipementier automobile Forvia (Faurecia et Hella) a détaillé des mesures d'économie à horizon 2025 pour réduire sa dette nette à l'ouverture d'une journée consacrée aux investisseurs. Ceux-ci n'étaient pas convaincus et l'action reculait de 7,20% à 13,72 euros.

Legrand laisse les investisseurs dans le noir

Le fabricant de matériel électrique Legrand chutait de 7,38% à 71,46 euros l'action après ses résultats, les investisseurs retenant la prudence affichée par la direction face aux "nombreux facteurs adverses", en particulier l'inflation, par rapport à l'augmentation du bénéfice. Le groupe n'a pas fait de prévision financière pour 2023. Depuis le 1er janvier, l'action chute de 30%.

Contrat d'un milliard d'euros pour Veolia

Le groupe Veolia (-1,41% à 93,20 euros) a annoncé jeudi avoir signé, au sein d'un consortium, un accord avec la branche Raffinage de la Compagnie nationale de pétrole d'Abu Dhabi (ADNOC) pour traiter les déchets dangereux du plus grand complexe industriel de l'émirat. Aucun chiffre officiel n'a été dévoilé mais selon une estimation d'expert, le contrat représente un milliard d'euros de chiffre d'affaires sur 30 ans.

CGG chute

Le groupe parapétrolier français CGG a réduit ses pertes au troisième trimestre, mais revu à la baisse ses prévisions annuelles de chiffre d'affaires, souffrant du report de certains projets de ses clients sur fond d'incertitudes géopolitiques. L'action chutait de 21,50% à 0,72 euro sur l'indice élargi SBF 120.

afp/jh