Paris (awp/afp) - Les Bourses évoluaient en ordre dispersé jeudi, les investisseurs devant faire le tri parmi de nombreuses publications d'entreprises, dans un environnement de marché fragilisé par une inflation qui dure et fait grimper les rendements obligataires comme le dollar.

En Europe, les indices remontaient un peu la pente à Paris (+0,38%), Londres (+0,02%), Milan (+0,11%) mais Francfort restait négative (-0,39%) vers 11H10 GMT (13H10 HEC).

La Bourse de New York devrait rebondir, les contrats à terme sur les principaux indices affichant une hausse comprise entre 0,09% et 0,43% avant l'ouverture.

Pour soulager les marchés financiers, il faudrait une baisse de l'inflation mais les investisseurs doivent s'armer encore de patience.

Le président de la Fed de Minneapolis, Neil Kashkari, a déclaré mercredi lors d'un entretien retransmis sur le site de l'antenne régionale de la banque centrale (Fed), qu'il ne voyait "pas de signe que l'inflation sous-jacente ait fini de grimper".

La baisse de moral dans les salles de marché renvoyait les investisseurs vers le dollar, valeur refuge, ce qui contribuait à accentuer les pressions inflationnistes en dehors des États-Unis et à peser sur les marchés des actions.

Sur le marché de la dette, les taux d'emprunt des Etats continuaient de progresser. Se basant sur la perspective d'une hausse de taux de la Fed de 75 points de base en novembre et d'une autre en décembre, le rendement sur l'emprunt américain à deux ans, le plus sensible à l'inflation, évoluait à des niveaux dernièrement vus en 2007.

Les estimations d'inflation font craindre de nouvelles hausses des taux des banques centrales pour endiguer le renchérissement des coûts de la vie.

En Europe, l'inflation est largement imputable à la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine.

Plusieurs propositions de la Commission européenne pour réduire les prix de l'énergie seront examinées jeudi et vendredi lors d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement à Bruxelles.

Grosse déception au sujet de Ericsson et Nokia

L'équipementier télécom suédois a annoncé jeudi mettre l'accent sur les réductions de coûts après un bénéfice net en baisse de 7% et inférieur aux attentes au troisième trimestre. L'action dévissait de 15% jeudi vers 11H00 GMT.

Dans le même secteur, le géant finlandais Nokia a annoncé un bénéfice en hausse de 22% au troisième trimestre mais en-dessous des attentes. Le titre chutait de plus de 7%.

Le yen tient les investisseurs en alerte

La vigueur du dollar, qui profite de la politique monétaire américaine, faisait plonger jeudi le yen à un record depuis 1990 et le yuan à un plus bas historique, alors que les perspectives économiques s'assombrissent en Asie.

Vers 10H50 GMT (12H50 HEC), le yen se stabilisait à 149,74 yens pour un dollar (-0,10%) après avoir reculé à 150,08 yens.

"Tout le monde se demande si le passage de 150 yens, un chiffre rond, va déclencher une intervention" de la Banque du Japon, souligne Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank, qui rappelle que le gouvernement était intervenu sur le marché des changes fin septembre quand la devise avait passé le cap des 146 yens.

Le yuan offshore, qui circule en dehors de Chine continentale et est échangé de manière plus libre que sur le marché intérieur, a reculé à 7,2790 yuans pour un dollar, un nouveau plus bas depuis 2010 et l'ouverture des échanges de cette forme de la devise chinoise.

La monnaie européenne valait 0,98 dollar contre 0,9773 dollar mercredi à 21H00 GMT.

La livre se stabilisait (+0,09% à 1,1229 dollar vers 10H50 GMT), au lendemain de nouvelles turbulences au Royaume-Uni avec la démission surprise de la ministre de l'Intérieur moins d'une semaine après le limogeage du ministre des Finances Kwasi Kwarteng.

Vers une hausse de la production américaine de pétrole?

Les prix du pétrole continuaient à légèrement rebondir jeudi, malgré l'annonce par les Etats-Unis d'un nouveau recours aux réserves stratégiques du pays, qui sont au plus bas depuis 38 ans. Le président Joe Biden a appelé mercredi les entreprises américaines à augmenter leur production de pétrole.

Vers 10H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 1,46% à 93,76 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 1,67% à 86,98 dollars.

afp/rq