Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux faisaient preuve de retenue vendredi, à quelques heures de la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain, une jauge primordiale pour la banque centrale américaine.

Les marchés européens ont ouvert en baisse, mais revenaient autour de l'équilibre dans les premiers échanges: vers 07H20 GMT, Milan avançait de 0,22% et Paris de 0,14%. Londres était stable et Francfort reculait de 0,14%. En Suisse, l'indice vedette SMI perdait 0,15%. Toutes ces places sont nettement en territoire positif sur l'ensemble de la semaine, marquée en son début par un fort rebond.

En Asie, Tokyo a terminé dans le rouge (-0,71%) et Hong Kong prenait le même chemin dans les derniers échanges (-1,38%), mais ces deux Bourses ont progressé sur la semaine d'au moins 3%.

Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis à 12H30 GMT donneront "de nouvelles indications concernant les réelles intentions de la Réserve fédérale américaine", résume John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Les investisseurs espèrent déceler une détente sur le marché du travail avec moins de créations d'emplois, ce qui irait dans le sens d'un ralentissement de l'inflation. Plus le marché de l'emploi est tendu, plus il y a pression pour des augmentations de salaires, ce qui favorise la hausse des prix en général.

Un tel scénario permettrait d'envisager plus facilement un changement d'attitude de la Réserve fédérale avec une politique monétaire moins restrictive, un virage que les marchés espèrent depuis plusieurs mois, en vain.

La prudence des investisseurs profitait au dollar, valeur refuge, porté par la politique de relèvement des taux de la Fed en 2022. Les autres monnaies continuaient de s'affaiblir par rapport au billet vert, comme la livre (-0,08% à 1,1155 dollar), ou l'euro (-0,05% à 0,9787 dollar vers 07H10 GMT).

Le bitcoin perdait lui 0,67% à 19.920 dollars.

Sur le marché de la dette, les taux d'intérêt des emprunts d'Etat se tendaient légèrement et n'étaient plus si éloignés de leur pic de la semaine passée. L'intérêt pour l'emprunt américain montait à 3,85%.

En Allemagne, la production industrielle a baissé en août, en particulier dans les secteurs énergivores, et les pénuries de biens intermédiaires ont continué de peser, selon des chiffres provisoires publiés vendredi.

Honda freine

Le deuxième constructeur automobile nippon Honda (-0,9%) a annoncé jeudi qu'il allait poursuivre les réductions de cadence de sa production au Japon jusqu'à fin octobre à cause de perturbations dans l'approvisionnement en pièces liées à la pandémie, à la pénurie de semi-conducteurs et à "la situation instable à l'étranger", prévenant que les délais de livraison de certaines commandes de véhicules ne pourraient pas être honorés.

Par ailleurs, les entreprises produisant des voitures électriques en Chine ont aussi souffert, les investisseurs craignant un ralentissement de la tendance dans le pays. Li Auto chutait de 12%, Nio Inc de près de 10%.

Prises de bénéfices dans les semi-conducteurs

En forte hausse sur l'ensemble de la semaine, le secteur des semi-conducteurs faisait l'objet de prises de bénéfices: STMicroelectronics reculait de 2,22%, ASML de 2,35%, Infineon de 0,80%. Taiwan semiconductor Manufacturer a aussi reculé de 2,88% en Asie.

Le pétrole préserve ses gains de la semaine

Les cours du pétrole étaient stables, au terme d'une semaine marquée par une forte reprise des prix, soutenus par la baisse des quotas de production décidés par les pays producteurs de pétrole de l'Opep et leurs alliés.

Le baril de WTI américain pour livraison en novembre reculait de 0,21% à 88,23 dollars, celui de Brent pour livraison en décembre avançait de 0,17% à 94,59 dollars vers 07H00 GMT. Les deux références sont en hausse d'environ 11% sur la semaine.

Le gaz naturel européen chutait de 8% à 160 euros le mégawattheure sur le marché européen de référence.

afp/al