Zurich (awp) - L'indice vedette SMI de la Bourse suisse a terminé à son plus bas du jour jeudi, cédant la quasi-totalité de ses gains de la veille, séance qui s'était terminée sur un nouveau record. Les craintes liées au coronavirus occupent toujours le devant de la scène alors que les conséquences économiques sont encore difficiles à estimer.

La tendance est restée négative en deuxième partie de séance, les principaux indices de Wall Street restant englués dans le rouge, au lendemain de solides progressions.

"Avec peu d'éléments majeurs pour alimenter la hausse, ça va être un peu dur de poursuivre sur cette lancée, au moins pour l'instant", a estimé JJ Kinahan de TDAmeritrade.

La banque centrale chinoise a annoncé une baisse d'un dixième de point d'un de ses taux d'intérêt de référence, dans un contexte de fort ralentissement économique lié à l'épidémie de pneumonie virale. La baisse "aidera à la marge les entreprises à réparer en partie les dégâts du coronavirus", a observé le cabinet Capital Economics dans une note.

Du côté des indicateurs, l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a fortement accéléré en février, à contre-courant des attentes.

A la clôture, le SMI a lâché 0,96% à 11'154,53 points, son plus bas du jour, cédant quasiment tous ses gains de la veille (+1,05%). Le SLI a perdu 0,95% à 1707,21 points et le SPI 0,80% à 13'453,31. Sur les 30 valeurs vedettes, six ont terminé dans le vert, 22 dans le rouge et deux (Credit Suisse et Sonova) ont fini stables.

UBS (+0,9%) est la grande gagnante de la séance. La banque aux trois clefs a confirmé dans la nuit de mercredi à jeudi le départ du directeur général Sergio Ermotti et révélé dans la foulée l'identité de son successeur. Le Tessinois sera remplacé par l'actuel patron d'ING Group, le Néerlandais Ralph Hamers. Si la nomination a surpris les observateurs, les analystes saluent la transformation numérique exemplaire menée par le responsable dans la banque néerlandaise.

Adecco (+0,8%) et Sika (+0,7%) ont complété le podium. Le chimiste du bâtiment doit présenter ses résultats vendredi.

Du côté des poids lourds, Nestlé (-0,1%) a limité la casse alors que Novartis (-1,3%) et Roche (-1,6%) ont pesé sur l'indice.

Dans le camp des perdants, Swiss Re (-8,1%) a fini lanterne rouge. Le réassureur zurichois a certes bouclé l'exercice 2019 sur une progression de ses principaux indicateurs, que ce soit en termes de primes ou de bénéfice net, mais la performance du numéro deux mondial du secteur s'est révélée inférieure aux prévisions.

Temenos (-3,0%) s'est distingué comme le deuxième grand perdant, suivi par Julius Bär (-1,8%).

Le gestionnaire de fortune a fait les frais de réprimandes de la Finma. L'autorité fédérale de surveillance des marchés financiers a taclé le gestionnaire de fortune zurichois dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent, dénonçant de graves manquements entre 2009 et début 2018. Ces errements sont intervenus dans le contexte de soupçons de corruption en lien avec le groupe pétrolier étatique Petróleos de Venezuela (PDVSA) et avec la Fédération internationale de football association (Fifa).

Richemont (-1,0%) et Swatch Group (-0,3%) ont fini en repli également, après la publication par la Fédération de l'industrie horlogère suisse d'une hausse de 9,4% des exportations de montres et mouvements helvétiques en janvier.

Si les chiffres de janvier sont nettement supérieurs aux anticipations de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), l'analyste Patrik Schwendimann a averti toutefois que l'effet de la pneumonie virale sera visible à partir du mois de février, voire mars.

Sur le marché élargi, GAM (+13,2%) a terminé en forte hausse. Le gestionnaire d'actifs zurichois a pu nettement réduire sa perte en 2019, tandis que la rentabilité opérationnelle a été divisée par plus de 12. Le groupe zurichois en difficulté espère améliorer sensiblement son Ebit en 2022.

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