Zurich (awp) - Ayant entamé la dernière séance de la semaine en repli, la Bourse suisse ne parvenait toujours pas à s'extraire de la zone rouge à l'approche de la mi-journée. La bonne résistance offerte par les deux poids lourds de la cote, Nestlé, surtout, et Novartis, dans une bien moindre mesure, permettait cependant de limiter le tassement.

Inquiets du retard pris vers un retour rapide à la normale suite à la décision du gouvernement français de reconfiner 16 départements, les investisseurs attendent en outre l'échéance des options dites des quatre sorcières.

Sur le front des informations macroéconomiques, la Banque du Japon (BoJ) a modifié à la marge les conditions de ses rachats d'actifs géants. La banque centrale nippone entend ainsi se donner une plus grande flexibilité, rendre durable sa politique monétaire ultra-accommodante, tout en corrigeant certains de ses effets pervers. L'institution a par ailleurs maintenu inchangé son taux d'intérêt négatif de 0,1% qu'elle applique sur les dépôts au jour le jour des banques auprès d'elle.

L'économie helvétique devrait quelque peu freiner son rebond au deuxième trimestre, après avoir accéléré en première partie d'année, estime l'Institut Créa d'économie appliquée de l'Université de Lausanne. En Suisse romande, le ralentissement devrait être encore plus marqué. Le fil de nouvelles d'entreprises se révélait quant à lui plutôt ténu.

Après un début de séance en repli de 0,56%, le SMI lâchait encore 0,25% vers 10h40 à 10'946,27 points. Le SLI fléchissait pour sa part de manière à peine plus prononcée, soit de 0,49% à 1770,51 points, alors que l'indicateur du marché élargi SPI abandonnait dans le même temps 0,18% à 13'841,32 points.

Sur les trente valeurs vedettes composant le SLI, cinq autres titres venaient rejoindre le poids lourd Nestlé dans les rangs des gagnants de la matinée. Le titre du géant veveysan de l'alimentation, valeur défensive par excellence, progressait de 0,85%.

Autre grosse capitalisation du marché helvétique, Novartis gagnait également du terrain (+0,2%), derrière Givaudan (+0,3%) et Swisscom (+0,5%). La très volatile AMS (+0,03%) parvenait aussi de justesse à accrocher le train des gagnants. Roche (-0,08%) restait pour sa part en embuscade.

En bas de tableau, le spécialiste genevois du luxe Richemont plongeait de 2,5% et héritait de la lanterne rouge, derrière une poignée de valeurs financières, soit UBS (-2,4%), Julius Bär (-2%), Partners Group (-2%) et Credit Suisse (-1,8%). L'action au porteur Swatch Group lâchait 1,5%.

L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a constaté dans un rapport que les cinq établissements bancaires dits d'importance systémique, dont un effondrement menacerait la stabilité du système financier, ont réalisé des progrès dans leurs plans de sauvetage et de recouvrement.

Du côté du marché élargi, Interroll (+4,9%) s'installait sur la 2e marche du podium, derrière Wisekey, dont le titre s'envolait de 35,9%, sans information particulière. Le fabricant tessinois de systèmes de convoyage a dévoilé un bénéfice net en forte hausse de 28% à 71,7 millions de francs suisses l'an dernier, alors que le résultat d'exploitation (Ebit) a bondi de 30,1% à 94,1 millions. Le conseil d'administration proposera un dividende de 27 francs suisses par action nominative, contre 22,50 francs suisses en 2019.

Tecan (+3,2%) progressait également vigoureusement, tout comme Swissquote (+3%) et Mobimo (+2,3%). Le groupe immobilier lucernois a pris connaissance "avec regret" du rejet de son projet Agglolac dans sa forme actuelle par une majorité au sein des Conseils communaux des villes de Bienne et de Nidau, dans le canton de Berne. Cet échec n'aura aucune influence sur la marche des affaires pour l'année en cours, selon Mobimo.

Malgré un environnement marqué par la crise sanitaire du coronavirus, Aluflexpack (stable) a renoué avec la rentabilité l'an dernier. Le fabricant argovien de solutions d'emballage a engrangé un bénéfice de 9 millions d'euros, contre une perte nette de 3,4 millions en 2019. Aucun dividende ne sera cependant distribué, la direction préférant se concentrer sur les "projets de croissance" du groupe.

Tornos (-4,6%) s'inscrivait comme le perdant de la matinée, après s'être envolé de 19,4% jeudi à la clôture. Le fabricant jurassien de machines-outils précédait Meyer Burger (-4,6%) et un autre spécialiste des machines-outils, Starrag (-4,1%).

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