Zurich (awp) - La Bourse suisse n'affichait toujours pas de tendance claire lundi à l'approche de la mi-journée. Les investisseurs étaient visiblement tiraillés entre la flambée des prix du pétrole face à la perspective d'une réduction de la production de plusieurs pays exportateurs, et des nouvelles plutôt rassurantes sur le front de l'inflation, qui a reflué plus que prévu en Suisse.

Dimanche soir, l'Irak, l'Algérie, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Oman et le Koweït, ont annoncé une réduction de leur production pour un total d'environ un million de barils par jour (bpj), présentée comme une "mesure de précaution" pour stabiliser le marché, qui débutera en mai et perdurera jusqu'à la fin de l'année.

La décision inattendue de l'Opep+ risque de "mettre en péril la croissance mondiale et les efforts pour réduire... l'inflation", analyse John Plassard, de Mirabaud Banque.

La mesure a "fait l'effet d'une bombe", lance Ipek Ozkardeskaya. "Officiellement, le cartel veut la stabilité du marché" mais certains pays de l'Opep+ "veulent simplement des prix plus élevés", estime l'analyste de Swissquote.

En Chine, l'activité manufacturière a ralenti en mars, en raison notamment d'une demande internationale plus faible qui freine la reprise post-Covid dans le pays.

Au Japon, la confiance des grandes firmes industrielles a reculé pour le cinquième trimestre d'affilée, en deçà des prévisions des économistes, reflétant les craintes d'un ralentissement économique mondial.

En Suisse l'indice des prix à la consommation (CPI) a reflué en mars, à 2,9% sur un an après 3,4% en février, profitant notamment d'un reflux des tarifs pour certains hydrocarbures et les médicaments. L'indice des directeurs d'achat (PMI) a quant à lui poursuivi sa baisse à 47,0 points (-1,9 point).

A 10h45, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,05% à 11'100,73 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,21% à 1752,32 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,10% à 14'532,39 points. Sur les 30 "blue chips", 19 montaient et 10 descendaient, le bon Schindler restant coincé entre deux étages.

Temenos (+0,9%) faisait toujours la course en tête, alors que SGS, Novartis et Lonza (+0,6%) ferraillaient pour la deuxième place. Le développeur genevois prévoit plusieurs changements à son conseil d'administration, avec le départ de trois membres et l'arrivée de deux nouveaux, en prévision de l'assemblée générale du 3 mai.

Roche (+0,4%) suivait de près, alors que le paquebot Nestlé (-0,04%) évoluait juste sous la ligne de flottaison.

La mégabanque née du rachat de Credit Suisse (-0,9%) par UBS (-2,0%) risque de supprimer 20 à 30% des emplois - soit entre 25'000 et 36'000 postes dans le monde - bien plus que prévu dans le précédent plan de restructuration de la banque aux deux voiles. Rien qu'en Suisse, jusqu'à 11'000 postes seraient concernés, croit savoir la SonntagsZeitung, citant des sources anonymes.

Holcim (-0,2%) a finalisé l'acquisition du spécialiste américain des toitures Duro-Last, une transaction annoncée début février qui valorise l'entreprise acquise à 1,3 milliard de dollars.

ABB (+0,1%) a vu son objectif de cours relevé par Deutsche Bank, qui confirme hold, et Zurich Insurance (-0,5%) le sien raboté par Barclays, qui continue de préconiser l'achat du titre.

Sonova (-0,6%) a vu son objectif de cours coup sur coup abaissé par Barclays et rehaussé par JPMorgan, qui ont tous deux réaffirmé leur recommandation d'achat (overweight).

Sur le marché élargi, Burkhalter (+2,6%) a vu son chiffre d'affaires gonfler de près de moitié à plus de 800 millions de francs suisses en 2022 dans le sillage de sa fusion avec Poenina en juin. Les actionnaires se verront proposer un dividende rehaussé de 45 centimes à 4,25 francs suisses lors de l'assemblée générale du 16 mai.

Les résultats d'Adval Tech (stable) se sont inscrits dans le rouge l'an dernier, victimes de la paralysie de sites de production, du renchérissement de l'énergie ou encore de pénuries de matériaux. Les actionnaires sont dans ce contexte invités à faire l'impasse sur leur rémunération au titre de 2022, après avoir perçu un dividende de 2,00 francs suisses par action au sortir de 2021.

Polypeptide (-1,1%) s'est trouvé un nouveau directeur général (CEO) en la personne de Juan-José Gonzalez, qui prendra ses nouvelles fonctions mi-avril. Suite au départ du directeur financier (CFO) Jan Fuhr Miller, Lalit Ahluwalia a été désigné pour assurer l'intérim dans l'attente de la nomination d'un nouveau titulaire.

BKW (-0,4%) a nommé Martin Zwyssig au poste de CFO à compter de début juillet en remplacement de Ronald Trächsel.

Leonteq (-6,5% ou -3,30 francs suisses) et Intershop (-6,5% ou -43,00 francs suisses) étaient traités hors dividende de respectivement 4,00 et 50'00 francs suisses.

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