BARCELONE (Agefi-Dow Jones)--A l'inverse de nombreux groupes industriels présents aux Etats-Unis, ArcelorMittal a expliqué mercredi qu'il bénéficiait des taxes sur l'acier instaurées début juin et minimisé les craintes d'une baisse de la demande de ses principaux clients américains.

Les Etats-Unis représentent un marché clé et une importante base de production pour le sidérurgiste européen, qui appelle depuis longtemps à des mesures protectrices face aux importations de matières premières à bas coût. Le directeur financier d'ArcelorMittal, Aditya Mittal, a estimé que les taxes de 25% sur les importations d'acier entrées en vigueur début juin aux Etats-Unis étaient justifiées, dans un marché mondial de l'acier présentant des surcapacités et où "certains pays apportent un soutien infondé" à leur industrie.

ArcelorMittal a bénéficié de ces mesures au deuxième trimestre et l'effet positif devrait se faire sentir sur l'ensemble de l'exercice en cours, a-t-il ajouté.

Aditya Mittal a par ailleurs minimisé les conséquences éventuelles de ces taxes sur la demande en provenance de l'industrie automobile, un gros consommateur d'acier, expliquant que la plupart des clients du groupe s'approvisionnaient sur leur marché domestique.

"Il y a des impacts négatifs sur les importations en provenance du Canada, du Mexique et du Brésil mais notre principale préoccupation reste la surcapacité importante qui demeure dans l'industrie sidérurgique mondiale", a souligné le directeur financier.

Le mois dernier, Nucor, plus gros fabricant d'acier américain, avait également souligné les retombées positives des droits de douane sur sa production, soulignant que prix moyen par tonne vendue avait progressé de 17% au deuxième trimestre sur un an.

En revanche, le fabricant d'aluminium Alcoa a vu ses profits rognés au deuxième trimestre par les taxes sur les importations en provenance du Canada.

Au deuxième trimestre, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) d'ArcelorMittal en Amérique du nord a progressé de plus de 56%, à 791 millions de dollars, tiré par une hausse de la demande aux Etats-Unis.

Cette hausse s'est reflétée dans l'Ebitda du groupe, qui a progressé de 46%, à 3,07 milliard de dollars, dépassant largement le consensus des analystes fourni par la société à 2,85 milliards. ArcelorMittal a également fait état d'un chiffre d'affaires de 20 milliards de dollars au deuxième trimestre, en hausse de 16%, et d'un bénéfice net de 1,87 milliard de dollars, en amélioration de 40% par rapport à la même période de l'exercice précédent.

Le groupe ne fournit pas de prévisions chiffrées de bénéfices, cependant il a revu en hausse ses prévisions pour la consommation d'acier en Chine, aux Etats-Unis et dans l'Union européenne. Les estimations pour le Brésil ont en revanche été légèrement abaissées.

"Nous pensons que l'amélioration des fondamentaux sous-jacents de l'industrie sont durables, bien qu'il reste encore beaucoup à faire pour résoudre l'enjeu des surcapacités de production mondiales", a commenté dans un communiqué Lakshmi Mittal, le PDG. Dans ce contexte, ArcelorMittal saisira les opportunités de création de valeur tout en poursuivant son désendettement afin d'atteindre son objectif d'une dette nette de 6 milliards de dollars, a-t-il ajouté. La dette nette a été réduite de 600 millions de dollars au deuxième trimestre, à 10,5 milliards de dollars.

-Nathan Allen, Dow Jones Newswires (Version française et contribution François Schott) ed: ECH

Agefi-Dow Jones The financial newswire