Washington (awp/afp) - La Banque centrale américaine "réfléchit" à une éventuelle baisse des taux d'intérêts si les incertitudes liées aux tensions commerciales et au ralentissement mondial continuent de peser sur les perspectives de l'économie, a affirmé mardi le patron de la Fed, Jerome Powell.

"Mes collègues et moi sommes aux prises avec la question de savoir si les incertitudes vont continuer de peser sur les perspectives et donc nécessiter un nouvel assouplissement de la politique" monétaire, a-t-il déclaré dans un discours à New York.

M. Powell, sans cesse critiqué par Donald Trump, a insisté sur le fait que la Fed était "à l'abri des pressions politiques à court terme".

Dans l'immédiat, alors qu'à l'issue de la dernière réunion monétaire la semaine dernière la Fed a laissé les coûts du crédit inchangés, les taux d'intérêt "restent plus bas que par le passé et vont sans doute le rester", a indiqué M. Powell. Ces taux au jour le jour qui influencent tous les autres crédits, se situent autour de 2,50%.

M. Powell estime que le paysage économique reste "favorable" mais il fait face "à des contre-courants" comme les tensions commerciales et les "inquiétudes" sur la croissance mondiale.

Depuis mai dernier, "le tableau a changé", explique le président de la Banque centrale.

"Les progrès apparents sur les questions commerciales ont viré à une plus grande incertitude", a indiqué le numéro un de la Fed. En effet, le président Donald Trump a menacé de taxer la totalité des importations chinoises lorsqu'au cours des négociations, Pékin a reculé sur ses engagements précédents. Et, a poursuivi M. Powell, l'économie mondiale a donné des signes de faiblesse.

Même s'il assure que l'inflation devrait revenir autour de l'objectif de 2% que la Fed juge sain pour l'économie, "les risques" défavorables ont grandi.

Le Comité monétaire "surveillera de près les implications de toute nouvelle information sur les perspectives économiques et agira de façon appropriée pour soutenir l'expansion", a conclu le président de la Fed, reprenant la promesse déjà formulée dans le communiqué officiel du 19 juin.

Jerome Powell qui s'attache souvent à éviter de réagir aux invectives de Donald Trump demandant une baisse des taux et traitant la Fed de "folle" ou d'"enfant têtu", a néanmoins insisté mardi sur l'indépendance de la Banque centrale.

"Le Congrès a choisi d'isoler la Fed" des pressions politiques "parce qu'il a vu les dégâts qui s'en suivent quand la politique monétaire se plie aux intérêts politiciens à court terme".

"Les banques centrales des grandes démocraties dans le monde disposent de la même indépendance", a-t-il rappelé.

afp/rp