C’est décidément un début de semaine compliqué pour Safran (-1,48% à 139,45 euros) qui évolue une nouvelle fois dans les tréfonds du CAC 40. L’américain Boeing va finalement suspendre de façon temporaire la production du 737 MAX à partir de janvier. Or, cet appareil est équipé de moteurs Leap-1B, produits par CFM, une coentreprise à parité entre le Français Safran et l’Américain GE. "Nous sommes convaincus que cette décision sera la moins préjudiciable à long terme pour le système de production et la chaîne des fournisseurs", a plaidé Boeing.

Reste à savoir quel sera l'ampleur de ces conséquences pour Safran. "En retenant une hypothèse de stabilisation de la supply chain CFM, un arrêt des pré-paiements de la part de Boeing et un léger ralentissement de la production chez Safran, nous estimons que le coût cash devrait dépasser 200 millions d'euros par mois", explique Oddo BHF.

"Certes, l'essentiel de cette consommation de cash est temporaire et s'apparente plutôt à un décalage de trésorerie mais plus le temps passe et plus le coût net augmente", ajoute le bureau d'études.

Il faut d'ailleurs souligner que la date de remise en service des 737 MAX est toujours incertaine. L'avion vedette de Boeing est cloué au sol depuis mars dernier à la suite de deux catastrophes aériennes.

Au final, Oddo BHF a réitéré son opinion Neutre sur Safran, ainsi que son objectif de cours de 147 euros.

L'excellente qualité du titre demeure mais la visibilité réduite sur un programme majeur ne permet pas d'adopter une recommandation plus agressive, résume l'analyste.