Ce projet de rapprochement, soutenu par les gouvernements français et allemand, est censé créer un champion européen du ferroviaire face au numéro un mondial chinois CRRC mais la Commission européenne a exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences d'un tel mariage sur la concurrence.

Les deux groupes ont jusqu'ici présenté aux autorités de la concurrence des propositions comprenant des remèdes qui portent principalement sur des activités de signalisation et des produits de matériels roulants et représentent environ 4% du chiffre d'affaires de l'entité combinée, a déclaré la semaine dernière Alstom.

Selon la source déjà citée, en plus de cela, les groupes sont prêts à partager pendant 10 ans au lieu de cinq la technologie de trains à grande vitesse de Siemens, à vendre plus d'actifs dans la signalisation ou encore à étendre des licences non exclusives à des pays situés hors d'Europe, à l'exception de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud.

Ricardo Cardoso, porte-parole de la Commission européenne, a déclaré que l'enquête se poursuivait. L'agence Bloomberg a la première fait état de nouvelles concessions.

Selon les règles européennes en matière de fusions & acquisitions, des sociétés voulant aller jusqu'au bout de leur projet de rapprochement doivent, à ce stade tardif du processus, mettre sur la table des concessions qui lèvent toute inquiétude en matière de concurrence.

Des sources ont dit il y a une semaine à Reuters que la Commission européenne allait bloquer le projet de rapprochement entre Alstom et Siemens, jugeant insuffisantes les concessions des deux groupes.

Un veto de Bruxelles à ce rapprochement serait une "erreur économique et une faute politique", a réaffirmé lundi le ministre de l'Economie et des Finances français Bruno Le Maire. Le même jour, le ministre de l'Economie allemand Peter Altmaier a dit qu'il ferait tout son possible pour soutenir le projet.,

Des autorités de la concurrence nationales, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique, ont mis en garde contre le rapprochement entre Siemens et Alstom. Les syndicats du groupe français se montrent également critiques.

La Commission fera point le point devant ces autorités nationales le 31 janvier. La date butoir pour la décision de l'exécutif européen est fixée au 18 février mais Reuters a rapporté la semaine dernière que cet avis pourrait être rendu dès le 6 février.

(Foo Yun Chee, Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)