On commence par un bilan hebdomadaire. Il ne vous aura pas échappé que les financiers ont souffert la semaine dernière, sauf bien sûr ceux qui avaient fait des paris contre le marché. Du côté des actions, les indices ont tous cédé du terrain. Le bonnet d'âne revient aux actions chinoises, avec un MSCI China qui s'est étalé de 4,15%. Le Nasdaq 100 n'a pas de quoi pavoiser non plus avec un gadin de -3,1%. Les pelles vont de -2,5% à -3% pour le S&P500 américain, le SENSEX indien ou l'AEX néerlandais. C'est un poil mieux pour le CAC40 (-2,2%), le FTSE 100 (-1,6%) et l'IBEX (-1,4%). Le Nikkei 225 échoue à une encablure de la terre promise (-0,2%). L'OMX Copenhague et l'OMX Oslo, en grappillant quelques points, sont les exceptions nordiques qui confirment la règle.

Si janvier était le mois du renouveau boursier, février est plutôt celui du retour du doute. Mais pas forcément celui de la déprime puisque les indices ne sont pas aussi loin de l'équilibre qu'on le pense. Hormis en Chine peut-être, où le MSCI China perd déjà 9,2% en février, après avoir bondi de 11,8% en janvier. Le Stoxx Europe 600 et le Nasdaq 100 n'accusent par exemple que 1% de baisse sur le mois en cours, après des gains de, respectivement 6,7% et 10,6% en janvier. L'indice large américain S&P500 accuse un passif de -2,6% après avoir gagné 6,2% en janvier. Il reste deux séances, aujourd'hui compris, pour dresser le bilan définitif de février.

Ce qui chiffonne les investisseurs, c'est la série en cours d'indicateurs qui ne vont plus aussi franchement en direction d'une décrue des prix. Ou plus dans le sens d'une décrue des prix aussi franchement que prévu, ce qui n'est pas tout à faire la même chose mais qui revient à des conséquences assez proches : la belle confiance affichée il y a quelques semaines s'est effritée. C'est visible sur les rendements obligataires américains. A ce stade, personne ne sait vraiment si c'est un signe que les taux resteront élevés plus longtemps. Ou si c'est une double peine qui se profile : des taux plus hauts et plus élevés plus longtemps. C'est ce scénario qui serait le plus défavorable aux marchés actions, surtout s'il s'accompagne de la récession dont tout le monde parle mais qu'on ne voit pas encore trop. Le marché va empiler les prochaines statistiques soit sur le tas "ah ben finalement, plus de peur que de mal", soit sur le tas "ça a l'air de se dégrader à nouveau".

On passe au tour d'horizon de début de semaine. Que se passe-t-il dans le domaine politico-économico-conflictuo-financier ?

  • Le chancelier allemand Olaf Scholz est depuis samedi et pour deux jours en Inde pour pousser les pions allemand et européen en matière commerciale, en dépit de divergences de vues sur le conflit en Ukraine.
  • Rome cherche à s'allier avec Berlin et Paris pour peser contre les lois européennes sur les émissions de CO2 des automobiles. Les trois pays sont ceux dont l'industrie est la plus exposée à l'automobile sur le vieux continent.
  • Ursula Von der Leyen est à Londres aujourd'hui pour discuter du protocole nord-irlandais et tenter de mettre un point final aux débats sans fin sur l'accord de Brexit.
  • Le ministre des affaires étrangères saoudien est pour sa part à Kiev, ce qui semble revêtir une portée symbolique importante dans le cadre du conflit russo-ukrainien.
  • Barcelone renoue avec le salon MWC, la grand-messe annuelle du mobile, à compter de ce lundi.
  • Pour souhaiter bon vent à François, la chanson du début de semaine s'écoute dans la salle du bar tabac de la rue des Martyrs.
  • On termine avec une déclaration de Warren Buffett, l'un des papy-gourous de la finance en marge de la publication des résultats annuels de son holding Berkshire Hathaway. "Je n'ai encore jamais vu un moment où il était judicieux de faire un pari à long terme contre l'Amérique", a-t-il souligné pour marquer sa confiance dans l'économie. A méditer.

Cette semaine, l'agenda des résultats de sociétés est moins étoffé. Pour autant, il reste quelques grands noms comme Occidental Petroleum, Target, Monster Beverage, Bayer, Salesforce, Reckitt, Broadcom, Costco, Merck KGaA, le London Stock Exchange ou Anheuser-Busch Inbev. Côté macro, plusieurs temps forts cette semaine. D'abord, les commandes américaines de biens durables (lundi, 14h30), puis l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board (mardi, 16h00). Les indices ISM manufacturiers finaux de février occuperont la journée de mercredi. La première estimation de l'inflation de la zone euro en février prendra le relais (jeudi, 11h00). La semaine s'achèvera sur les indices PMI finaux de février pour les services et sur le pendant américain, l'ISM de services (vendredi, 16h00).

En Asie, les marchés démarrent la semaine sur une note assez négative. Seul le Nikkei 225 japonais parvient à réellement limiter la casse à -0,11%. L'Australie perd -1,1% et la Corée du Sud -0,9%. En Chine, Hong Kong rend 0,6% et Shanghai quelque 0,4%. Le marché indien perd lui aussi quelques plumes (-0,5%), même si la séance est encore loin d'être terminée. Les indicateurs avancés européens ont toutefois l'air positionnés pour tenter une remontée, après la sévère claque subie vendredi, mais les tendances sont fragiles. Le CAC40 démarre sur un rebond finalement marqué, de 0,8% à 7243 points.

Les temps forts économiques du jour

Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables (14h30) précéderont les ventes dans l'immobilier ancien (16h00). Tout l'agenda ici.

L'euro reste sous pression à 1,0541 USD. L'once d'or recule en parallèle du renforcement du dollar, à 1808 USD. Le pétrole se stabilise, avec un Brent de Mer du Nord à 82,48 USD le baril et un brut léger américain WTI à 76,11 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans remonte à 3,94%. Le bitcoin recule non loin de 23 500 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Accor : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé de 21 à 24 EUR.
  • Amadeus : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 61 à 67 EUR.
  • BASF : Bankhaus Metzler passe d'acheter à vendre en visant 41 EUR.
  • British American Tobacco : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 4700 à 4100 GBp.
  • Cellnex : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 79 à 39 EUR.
  • Credito Emiliano : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 7,60 à 8,90 EUR.
  • Danone : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé 56 à 62 EUR.
  • Deutsche Post : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 43 EUR.
  • DSV : HSBC passe de conserver à alléger en visant 1100 DKK.
  • Dufry : Barclays démarre le suivi à surpondérer en visant 50 CHF.
  • Flatexdegiro : Citigroup démarre le suivi à neutre.
  • HeidelbergCement : Bankhaus Metzler passe d'acheter à conserver en visant 70 EUR.
  • Hemnet : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 140 à 150 SEK.
  • Hikma : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 1440 à 1740 GBp.
  • Kuehne + Nagel : HSBC passe de conserver à alléger en visant 210 CHF.
  • Mediaset Espana : Oddo BHF passe de surperformance à neutre en visant 4,20 EUR.
  • Mercedes : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 80 à 88 EUR.
  • Michelin : Goldman Sachs passe de neutre à acheter en visant 35 EUR.
  • Mondi : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 1730 à 1710 GBp.
  • Rieter : UPS reste neutre avec un objectif de cours relevé de 96,75 à 104 CHF.
  • Rightmove : HSBC passe d'alléger à conserver en visant 530 GBp.
  • Shell : Goldman Sachs passe de neutre à acheter.
  • Viaplay : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 235 à 250 SEK.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Thales va recruter 12 000 personnes en raison de l'explosion des commandes.
  • Metabolic Explorer a finalisé ses opérations de refinancement qui doivent lui permettre de déployer ses projets 2023/2024. Le groupe a mandaté un intermédiaire pour trouver 30 M€ additionnels à partir de 2025.
  • Biophytis démarre le processus règlementaire de demande d’autorisation d’accès précoce en France auprès de la HAS pour le traitement avec Sarconeos des formes sévères de COVID-19.
  • Enertime signe un contrat de vente d'électricité avec Verallia pour son site de Lagnieu.
  • Les actionnaires de Pharnext valident le changement de cadre juridique et financier.
  • Ils ont publié aussi / ils sont sur l'agenda : Dekuple, Metavisio, com

Dans le monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Berkshire Hathaway : le bénéfice net trimestriel de 6,7 Mds$ est moins élevé que prévu.
  • PostNL : prévoit des résultats 2023 très éloignés des attentes.
  • SES S.A. : le Luxembourgeois prévoit pour 2023 un chiffre d'affaires de 1,95 à 2 Mds€ et un EBITDA de 1,01 à 1,05 Md€.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures