C'est un grand classique des derniers mois, les marchés financiers continuent à évoluer au gré des déclarations, postures et autres rumeurs qui circulent en permanence sur les relations sino-américaines. Hier à la tribune de l'ONU, le Président américain a fustigé les abus chinois. "Pendant des années, ces abus ont été tolérés, ignorés, voire encouragés", a-t-il martelé. Un message que les investisseurs ont évidemment interprété négativement, provoquant un recul prononcé du S&P500 (-0,84% à 2967 points en clôture). Cette nuit, une rumeur de Bloomberg laissant entendre que la Chine va accroître ses achats de porc américain a suffi à replacer les "futures" de Wall Street dans le vert. On est peu de chose…

L'autre grande affaire qui a pesé sur les indices hier aux Etats-Unis, c'est la procédure lancée par la Chambre des représentants contre le locataire de la Maison Blanche. La patronne des Démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a officialisé une enquête parlementaire en vue d'une destitution, la fameuse procédure d'impeachment. Donald Trump est soupçonné d'avoir cherché à manipuler son homologue ukrainien pour qu'il ouvre une enquête sur le fils de son rival, Joe Biden (fils qui a oeuvré pour des entreprises locales dans des conditions pas toujours bien claires, mais là n'est pas le sujet). Il aurait notamment "à huit reprises" exhorté Volodimir Zelenski à enquêter sur la famille Biden lors d'un entretien remontant au 25 juillet. Les fuites émanent d'un membre du renseignement US. La Maison Blanche a répliqué en promettant pour ce mercredi la publication "complète, totalement déclassifiée et non expurgée" de cette conversation, que Trump juge "totalement appropriée". L'impeachment a toutefois peu de chances d'aboutir, sauf si le scandale est avéré et prend de l'ampleur : c'est le Sénat (Républicain) qui a le dernier mot, à la majorité des deux-tiers.

Le CAC40 perdait 0,5% à 5600 points à l'ouverture. 

Les temps forts économiques du jour

Deux interventions publiques de banquiers de la Fed sont attendues à 14h00 (Charles Evans) et 16h00 (Esther George), avant à 16h30 l'annonce des stocks pétroliers hebdomadaires.

L'euro s'est stabilisé à 1,10 USD, tandis que l'once d'or a rejoint les 1530 USD. Le pétrole a reculé hier, avec un Brent à 62,65 USD et un WTI à 56,95 USD. Le T-Bond affiche un rendement de 1,646% sur 10 ans. Le Bitcoin a violemment corrigé hier, pour se stabiliser ce matin à 8606 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Compagnie Financière Richemont : HSBC passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 90 à 85 CHF.
  • Corporacion Financiera Alba : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 59,50 à 60,20 EUR.
  • Lloyds Banking Group : Jefferies reste à l'achat malgré un objectif de cours réduit de 99 à 88 GBp.
  • Nexans : Société Générale passe d'acheter à conserver en visant 37 EUR.
  • Prysmian : Société Générale démarre le suivi à l'achat en visant 24 EUR.
  • Rémy Cointreau : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer avec un objectif de cours réduit de 128 à 110 EUR.
  • Siemens : HSBC passe de conserver à acheter avec un objectif de cours relevé de 114 à 120 EUR.
  • Ubisoft : Credit Suisse démarre le suivi à surperformance avec un objectif de cours de 92 EUR.

L’actualité des sociétés

Nouveau rebondissement dans le feuilleton entre Renault et Fiat Chrysler : Jean Dominique Senard, le président du constructeur français, a affirmé que le scénario d'un rapprochement avec le Transalpin n'est plus d'actualité. Les Etats-Unis pourraient infliger des surtaxes tournantes sur plusieurs produits de l'UE plutôt que sur une liste fixe en rétorsion aux aides reçues par Airbus, pour créer davantage d'incertitudes et donc d'impact. Electricité de France réévalue le coût du projet Hinkley Point C. Kering n'en a peut-être pas fini avec la justice italienne : malgré l'accord fiscal trouvé sur Gucci, des dirigeants de la griffe italienne pourraient être inquiétés au sujet de leurs émoluments, a appris Bloomberg. Le président de Total, Patrick Pouyanné, a indiqué lors d'une réunion investisseurs que son groupe pourrait mener des rachats d'actions si le cours du pétrole remonte à 70 USD. Plastic Omnium fait évoluer sa gouvernance avec une dissociation du rôle de président, conservé par Laurent Burelle, et de directeur général, qui sera occupé à partir du 1er janvier par Laurent Favre, assisté de Félicie Burelle comme directrice générale déléguée. Dickson va racheter Oceasoft à 2,85 EUR l'action. Genomic Vision vend sa solution de peignage moléculaire au NIH de Bethesda aux Etats-Unis. Solutions 30 se lance en Pologne. Derichebourg vend ses activités au Maroc. Selectirente va augmenter son capital. Theranexus inclut le dernier patient de la phase II avec THN102 dans la maladie de Parkinson. Elis refinance sa dette bancaire avec des obligations. Orpea, SIPH, 2CRSI, Keyrus, Theradiag, SQLI, Upergy, IT Link, Awox, Groupe IRD, Nextedia ont publié leurs comptes.

Le comité exécutif et le conseil de surveillance de ThyssenKrupp vont se séparer du président Guido Kerkhoff. Elon Musk annonce que Tesla est en train de constituer une importante équipe d'ingénieurs en Chine, "avec un accent particulier sur les logiciels et micrologiciels pour l'usine et les voitures". Les résultats de Nike dépassent les attentes, le titre progresse post-séance. Un cadre supérieur de Fiat Chrysler est la première victime du groupe dans l'enquête américaine sur les émissions polluantes. Condor, filiale allemande de Thomas Cook, continuera à voler grâce au soutien de Berlin qui a accordé un prêt de 380 M€. Adam Neumann, le fondateur de WeWork, laisse deux codirigeants prendre les rênes de l'entreprise en vue de son entrée en bourse. Le cours d'IPO de TeamViewer sera de 26,25 EUR, plutôt dans le haut de la fourchette initiale. Santander va prendre une charge comptable de 1,5 Md€ sur sa filiale britannique.