La banque centrale américaine a fait hier ce que les investisseurs attendaient d'elle : elle a plus ou moins abandonné son biais haussier sur les taux directeurs, en expliquant que la dynamique économique des États-Unis restait forte, mais que la modération de l'inflation et les développements mondiaux en cours justifient une approche plus "patiente". "Un important changement de ton", selon une grande gestion américaine qui résume le sentiment général. En parallèle, la banque centrale a aussi envoyé, dans un communiqué distinct, des signaux apaisants concernant sa politique de normalisation (qui pourra être modérée en fonction des circonstances économiques) et sa position par rapport au QE (qui reste dans l'arsenal, au cas où). Bref, la "colombe" a croqué le "faucon" et Wall Street a bondi de plaisir.
 
L'euphorie a également bénéficié de résultats rassurants d'Apple et de quelques autres poids lourds comme Boeing. Après la clôture, Facebook s'est distingué en déjouant les pronostics, ce qui vaut au titre un rare +11% hors séance. Les publications d'entreprises américaines et européennes continuent à haute densité aujourd'hui. Le marché, qui s'était imaginé le pire, est désormais un peu plus clément avec les ajustements baissiers d'objectifs, ce qui contribue à apaiser un peu le climat, comme une certaine détente des parlementaires britanniques vis à vis du Brexit et l'absence de signaux négatifs en provenance des négociations commerciales sino-américaines.
 
Le CAC40 va ourvir en hausse.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Le calendrier étant surchargé aujourd'hui, nous irons droit au but avec les indicateurs immanquables. La première estimation du PIB européen du quatrième trimestre 2018 sera disponible à 11h00 (consensus 0,2%). Outre-Atlantique, le Canada publiera son PIB pour la même période (14h30, -0,1%), en même temps que les données hebdomadaires sur l'emploi (consensus 215 000 demandes nouvelles) aux Etats-Unis. Ce matin, la production industrielle japonaise de septembre a moins reculé que redouté, tandis que le PMI manufacturier chinois de janvier est un peu meilleur que prévu, mais toujours en zone de contraction (49,5).
 
L'euro s'est renforcé à 1,15047 USD. L'once d'or est ferme tout près de 1320 USD. Le pétrole a poursuivi son rebond, à 62,21 USD pour le Brent et à 54,60 USD pour le WTI. Le taux de l'emprunt d'État américain à 10 ans est étale à 2,679%. Le Bitcoin grappille 0,2% à 3464 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • 1&1 Drillisch : HSBC passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours de 40 EUR.
  • Ahold Delhaize : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 20 EUR.
  • Aperam : Goldman Sachs reste neutre mais réduit à 31,50 euros son objectif de cours.
  • ArcelorMittal : Goldman Sachs passe d'acheter à neutre avec un objectif de cours réduit à 22,50 EUR.
  • Atos : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 85 à 100 EUR.
  • Klépierre : Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne avec un objectif de cours réduit de 40 à 31 EUR.
  • Lonza : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 365 à 350 CHF.
  • Outokumpu : Goldman Sachs passe de neutre à vendre en visant 3,60 EUR.
  • Siemens : Jefferies reste acheteur mais réduit de 140 à 130 EUR son objectif de cours.
  • SKF : Jefferies passe de conserver à sousperformance, avec un objectif de cours réduit de 145 à 120 SEK.
  • Total : Cowen reprend le suivi à surperformance en visant 51 EUR.
  • United Internet : HSBC passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours de 39 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Le Financial Times estime que le rapprochement entre Alstom et Siemens Mobility se dirige tout droit vers un veto européen. Airbus a révélé avoir été la cible d'une cyberattaque, qui n'aura pas de conséquences sur ses activités commerciales. Selon les informations obtenues par Bloomberg, certains des créanciers de Vallourec seraient en train de chercher à céder leur dette. TF1 a démarré des négociations exclusives pour céder son activité de téléachat à Jérôme Dillard. Covéa rejette les "allégations" de la Scor et soutient son PDG, alors que la tension est encore montée d'un cran entre les deux sociétés. Par ailleurs, le patron d'Exor dément l'existence d'un projet réunissant Scor et PartnerRe. Marie Brizard a modifié les termes de son accord avec Cofepp, désormais accepté par plusieurs actionnaires minoritaires. Derichebourg a vendu ses activités de collecte de déchets en Italie. Valneva publie des données intéressantes en phase I avec VLA. Cybergun émet des convertibles. Fleury Michon, Kaufman & Broad, Groupe Crit, U10, Synergie, Groupe Partouche, Figeac Aero, Aviation Latécoère, Econocom, Riber, SergeFerrari, Artefact, Elis, Coheris, Manitou et Mersen ont publié leurs comptes.
 
Parmi les publications américaines intervenues post-clôture, celle Facebook est très bien accueillie, tandis que Microsoft et Tesla (dont le directeur financier a démissionné) déçoivent. Qualcomm progressait post-séance après ses chiffres, tandis que Visa reculait. Ce matin, Samsung a largement manqué le consensus mais s'est montré optimiste à moyen terme. L'État de New York a ouvert une enquête sur l'application Facetime d'Apple. Bruxelles envisagerait d'exclure les entreprises chinoises des réseaux 5G. Les salariés de l'usine hongroise d'Audi (groupe Volkswagen) ont repris le travail après augmentation de salaire. WPP a cédé ses parts dans RAA. Avon va supprimer 10% de ses effectifs.

Ça publie. En Europe, Royal Dutch Shell, Unilever, Roche, Diageo, BT et Nokia. Aux Etats-Unis, Amazon, Mastercard, DowDupont, United Parcel Service, Altria ou General Electric. En France, JCDecaux et Les Nouveaux Constructeurs sont sur les tablettes.