Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont évolué en ordre dispersé cette semaine, certains profitant des données sur les importations chinoises dans un marché prudent après un deuxième trimestre douloureux.

Le cuivre et le nickel ont grimpé, tout comme le plomb dans une moindre mesure, tandis que l'aluminium, l'étain et le zinc ont reculé.

Les importations de la Chine sont nettement reparties à la hausse en mai avec une progression de 14,8% sur un an, tandis que les exportations ont également accéléré, mais de façon moindre, à 8,7%, ont annoncé jeudi les douanes.

"Les prix des métaux ont rebondi dans le sillage de ces données. Mais le tableau est plus terne qu'il n'y paraît", ont estimé les analystes de Commerzbank, notant que les importations de cuivre sont en hausse par rapport au mois précédent mais pas à l'année précédente.

"Les données des douanes sont en contradiction avec d'autres indicateurs de l'activité, comme les indices du PMI manufacturier pour le mois de mai. Nous estimons donc que les volumes d'importations vont se réduire dans les prochains mois", a prévenu Caroline Bain, analyste chez Capital Economics.

Les prix des métaux, galvanisés en début d'année par la perspective d'une demande chinoise robuste, ont reculé ces derniers mois, notamment avec la publication la semaine dernière d'un indice PMI indépendant Caixin qui faisait état d'une contraction de l'activité chinoise en mai.

Le cours du plomb a atteint mercredi 2.058,50 dollars la tonne, au plus bas depuis trois semaines, avant de rebondir.

L'étain a chuté vendredi à son plus bas depuis quatre mois, à 18.660 dollars la tonne, pénalisé par une hausse des exportations du premier producteur mondial, l'Indonésie, en mai.

Le zinc a atteint mercredi 2.427,50 dollars la tonne, au plus bas depuis sept mois.

- Le cuivre victime de sa ferraille au deuxième trimestre -

Les cours du cuivre ont atteint vendredi 5.808,50 dollars la tonne, à leur plus haut niveau depuis plus d'un mois après la publication des données des douanes chinoises, mais les analystes continuaient de digérer les baisses du deuxième trimestre 2017, qui sont loin d'être effacées.

"Le marché a réagi nerveusement aux signes de faiblesse de l'économie chinoise, et les énormes problèmes des mines au premier trimestre ne se sont pas fait sentir", ont noté les analystes de UniCredit.

"Le trimestre aurait dû être bien meilleur, car à un moment, les trois plus grandes mines du monde, qui, ensemble, représentent 10% des extractions mondiales, étaient soit arrêtées soit à effectif réduit", ont détaillé les analystes de Macquarie Research.

"Mais, alors que les prix grimpaient, il est vite apparu que cette même hausse avait dopé la demande de ferraille, car les fabricants ont préféré utiliser cette matière première moins chère", ont-ils ajouté.

- L'aluminium reste à quai au Qatar -

Le prix de l'aluminium a reculé sur la semaine, atteignant mardi son plus bas en près d'un mois, à 1.887,00 dollars la tonne.

Le métal avait particulièrement bien résisté au deuxième trimestre, les marchés tablant sur des mesures gouvernementales chinoises qui abaisseraient l'activité des fonderies pour préserver l'environnement.

"Il y a de plus en plus de preuves que l'initiative chinoise aura moins d'effet qu'on ne le pensait initialement, car elle se focalisera sur une amélioration de la qualité des fonderies plutôt que sur une réduction de leur nombre", ont noté les analystes de UniCredit.

"Couplé à une baisse de la demande liée au secteur de la construction chinois, cela met les prix sous pression", ont-ils précisé.

"Il y a une hausse rapide des capacités de production chinoise, qui explique une hausse des exportations. La Chine a exporté 460.000 tonnes d'aluminium en mai, ce qui représente le deuxième meilleur niveau historique d'exportation", ont ajouté les analystes de Commerzbank.

En revanche, l'offre pourrait être perturbée par les tensions montantes entre le Qatar et ses alliés régionaux, l'Arabie saoudite et ses alliés ayant imposé un blocus à Doha.

"Le blocus affecte Qatalum, qui est une filiale du norvégien Norsk Hydro. Cette fonderie produit 600.000 tonnes d'aluminium par an, et sa production part du port des Emirats Arabes Unis (qui font partie du blocus, ndlr)", ont noté les analystes de Macquarie.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5.770 dollars vendredi à 11H40 GMT, contre 5.612,50 dollars le vendredi précédent à 10H30 GMT.

L'aluminium valait 1.899,50 dollars la tonne, contre 1.918 dollars.

Le plomb valait 2.105 dollars la tonne, contre 2.086 dollars.

L'étain valait 18.900 dollars la tonne, contre 20.300 dollars.

Le nickel valait 8.825 dollars la tonne, contre 8.725 dollars.

Le zinc valait 2.492 dollars la tonne, contre 2.526 dollars.

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