Pourquoi peut-on dire que la volatilité s'est évaporée ? Eh bien d'abord en constatant que les indices évoluent dans des bornes étroites. Prenez le Nasdaq 100 américain par exemple. Il vient d'enchaîner une combo hebdomadaire "+0,06%", "+0,03%", "-0,02%". Avec sa séquence "-0,01%", "+0,38%", "0,10%", le Stoxx Europe 600 ferait presque figure d'excité du bocal à côté. L'indice de volatilité VIX est passé sous la barre des 17 points, ce qui n'était plus arrivé depuis le début du mois de janvier 2022. D'autres indicateurs, comme celui de Bank of America, raconte la même histoire en intégrant des classes d'actifs additionnelles, comme les matières premières et le change (pour une piqure de rappel sur la volatilité, c'est avec Xavier). 

Sur les places boursières occidentales hier, les variations ont donc été extrêmement contenues en surface. Paris, Francfort et Zurich ont glané quelques points pendant que Londres et New York perdaient un peu de terrain. Il y a quand même de l'animation à l'étage inférieur, puisque les publications de résultats et les événements sectoriels apportent de la granularité… et une certaine confusion il faut bien l'admettre. Parce que cette baisse de volatilité s'accompagne paradoxalement d'une visibilité qui n'a pas l'air de vraiment s'améliorer. Les investisseurs sont capables, en l'espace de trois jours, de s'enthousiasmer pour la dynamique mondiale grâce à une croissance chinoise robuste puis de faire chuter le pétrole sur des craintes de récession. Ils aiment les technologiques et les cycliques, mais continuent à investir dans les défensives.

Hier, le marché a un peu tiqué à l'annonce d'une inflation britannique qui peine à rentrer dans le rang. Les prix à la consommation outre-manche sont encore en hausse de 10,1% sur un an. Mais cela n'a pas vraiment contaminé le reste de la planète finance, qui considère le Royaume-Uni comme un malade à part. Le consensus sur l'évolution des taux aux Etats-Unis est assez bien cimenté : un tour de vis d'un quart de point début mai et l'affaire sera pliée ou presque. Les investisseurs n'ont pas vu de raisons de changer leurs plans après la publication du dernier Livre Beige de la Fed hier soir, ni après les commentaires du patron de la Fed de New York, John Williams, cette nuit.

Finalement, c'est surtout Tesla qui a fait couler de l'encre cette nuit. Le titre chutait de 6% hors séance après l'annonce de marges en baisse au 1er trimestre. Les analystes avaient l'air de penser que dans le contexte inflationniste actuel, on pouvait réduire les prix sans toucher aux marges. Etrange raisonnement. Mais Elon Musk s'en fout, parce qu'il a un plan qui consiste à écouler des véhicules en masse pour occuper le terrain que ses rivaux peinent à conquérir, faute d'être vraiment au point dans le véhicule électrique. J'ai utilisé récemment dans une autre publication l'image du compagnon de footing pour illustrer cela. Tesla, c'est un peu comme ce collègue un peu cruel avec qui vous courez de temps en temps, qui ralentit parce que vous traînez et qui accélère sans forcer quand vous l'avez enfin rattrapé alors que vous êtes au bout de votre vie. Ainsi quand les autres constructeurs pensaient avoir fait le plus dur en sortant des modèles électriques à peu près valables, le Californien accélère en sabrant ses prix, grâce à une structure de coûts inégalée.

Il y a beaucoup de résultats d'entreprises à commenter aujourd'hui, au-delà de ceux de Tesla. Hier soir, L'Oréal a brillé avec des revenus en croissance bien supérieure à ce qui était attendu. Aujourd'hui, le calendrier tourne à l'embouteillage ce matin en Europe, avec notamment Publicis, Renault, Sartorius Stedim Biotech, Edenred, Schindler, AB Volvo, Nokia ou Rio Tinto. Ailleurs dans le monde, Taiwan Semiconductor a dévoilé ses comptes ce matin, en attendant Philip Morris, AT&T ou American Express plus tard dans la journée aux États-Unis.

En Asie Pacifique, Tokyo gagne 0,26% à la clôture, pendant que la Chine continue à reculer, aussi bien à Shanghai qu'à Hong Kong. La Corée du Sud se replie aussi. Sydney termine à +0,05%, aussi dynamique que les autres marchés occidentaux. Les indicateurs avancés européens évoluent en légère baisse. Le CAC40 perdait 0,1% à 7541 points à l'ouverture. 

Les temps forts économiques du jour

Trois indices américains à suivre : le chômage hebdomadaire et l'indice d'activité de la Fed de Philadelphie à 14h30 puis les données mensuelles sur l'immobilier ancien à 16h00. Tout l'agenda ici.

L'euro est stable à 1,096 USD. L'once d'or est descendue à 1992 USD. Le pétrole recule, avec un Brent de Mer du Nord à 82,28 USD le baril et un brut léger américain WTI à 78,38 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans évolue à 3,59%. Le bitcoin est recule à 28 900 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Admiral : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé de 1725 à 1850 GBp.
  • Angle : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 170 à 65 GBp.
  • ASML : Crédit Suisse reste à surperformance avec un objectif de cours relevé de 767 à 770 EUR.
  • Barry Callebaut : Deutsche Bank reprend le suivi à l'achat en visant 2400 CHF.
  • BT Group : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 190 à 200 GBp.
  • Cosmo : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 82 à 78 CHF.
  • Direct Line : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 210 GBp.
  • Ebro Foods : Bestinver passe d'acheter à conserver en visant 18,70 EUR.
  • Euronext : Morgan Stanley reprend le suivi à pondération en ligne en visant 93,50 EUR.
  • Fluidra : Jefferies démarre le suivi à l'achat en visant 20 EUR.
  • Kesko : Inderes passe d'alléger à accumuler en visant 21,50 EUR.
  • Lindt : Deutsche Bank démarre le suivi à conserver en visant 103 000 CHF.
  • Loomis : ABG passe d'acheter à conserver en visant 350 SEK.
  • OVH : Morgan Stanley reste à souspondérer avec un objectif de cours réduit de 10,40 à 9,70 EUR.
  • Oxford Instruments : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 2930 à 3100 GBp.
  • SAP : Oddo BHF passe de sousperformance à neutre.
  • Sika : CFRA reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 315 à 300 CHF.

En France

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Edenred : confirme viser cette année une croissance organique de l'Ebitda de plus de 12% et un taux de conversion FCF/Ebitda de plus de 70%.
  • Interparfums : relève ses objectifs 2023 après la forte hausse des ventes au premier trimestre.
  • L'Oréal : vive croissance organique de 13% au T1.
  • Publicis : le groupe confirme ses objectifs 2023 après avoir dépassé le consensus au 1er trimestre.
  • Renault : confirme ses projections 2023 après un T1 dynamique.
  • Rexel : confirme ses objectifs 2023 après la hausse de ses ventes au premier trimestre.
  • Sartorius Stedim Biotech : les prévisions 2023 sont confirmées après un chiffre d'affaires en baisse au T1.
  • Verallia : vise un Ebitda ajusté supérieur à 1 Md€ en 2023.

Annonces importantes (et moins importantes)

Dans le monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • AB Volvo : le constructeur de camions revoit à la hausse ses perspectives pour l'Europe et l'Amérique du Nord.
  • International Business Machines : l'action gagne 1,7% post-séance après l'annonce des résultats.
  • Nokia : le bénéfice d'exploitation du T1 recule à 479 M€, pour un consensus à 532 M€.
  • Rio Tinto : la production de minerai de fer est solide et la production de cuivre est restée stable. Mais les prévisions 2023 ont été revues à la baisse en raison de problèmes à KUC et Escondida.
  • Schindler : les prévisions sont confirmées.
  • Taiwan Semiconductor : le bénéfice net du T1 dépasse les attentes.
  • Tesla : le titre recule de 6% hors séance après la publication des trimestriels.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures