Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a débuté en hausse vendredi (+0,75%), tentant de se reprendre après une séance difficile même si le poids des résultats et des indicateurs affectés par la crise se fait toujours sentir.

A 09H39 (07H39 GMT), l'indice CAC 40 prenait 36,16 points à 4.889,10 points. La veille, il avait fini en nette baisse de 2,13%.

Les publications de PIB au deuxième trimestre se suivent et se ressemblent avec chaque fois une chute historique au rendez-vous, à l'instar d'abord des États-Unis et de l'Allemagne, entrés officiellement en récession jeudi, et de la France vendredi avec une chute de son PIB de 13,8%.

L'économie mondiale est ainsi désormais frappée de plein fouet par le coronavirus alors que les bilans humains continuent de s'alourdir notamment en Amérique latine, où le Mexique a dépassé le Royaume-Uni en nombre de décès.

"Les marchés européens ont chuté lourdement hier" affectés par "les craintes au sujet de la reprise économique, a souligné Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Selon lui, les investisseurs réalisent "que toutes les informations laissant redouter une seconde vague vont rendre beaucoup plus compliqué" un rebond très net de l'économie, "en particulier aux États-Unis où le marché de l'emploi semble faire une pause".

La croissance de la zone euro attendue un peu plus tard dans la matinée ne devrait pas s'en sortir beaucoup mieux.

En outre, "les marchés européens risquent de ne pas beaucoup voir les bénéfices" des résultats solides de la tech américaine hier soir, a ajouté M. Hewson.

Car si les groupes industriels ont perdu des milliards, la Silicon Valley résiste, elle, à la pandémie et affiche même des profits insolents, comme une revanche au lendemain d'une audition où les élus américains les ont accusés de tous les maux.

Du côté des indicateurs, aux États-Unis, les prix à la consommation en juin et l'indice PMI d'activité manufacturière de la région de Chicago en juillet (ISM) figurent également au programme.

En Chine, l'activité dans l'industrie manufacturière s'est inscrite en juillet à son plus haut niveau depuis quatre mois, signe du redémarrage de l'activité dans le pays.

Legrand souffre

La cote était par ailleurs toujours rythmée par un intense flux de publications de sociétés, qui portent là encore les séquelles du coronavirus.

Legrand s'installait sur la dernière marche de l'indice CAC 40 avec un recul de 3,43% à 66,98 euros, alors que le groupe a vu son bénéfice net amputé d'un tiers ces six premiers mois du fait de la crise sanitaire.

Saint-Gobain s'enfonçait aussi de 3,35% à 21,17 euros après être passé dans le rouge au premier semestre, pénalisé par des dépréciations d'actifs au Royaume Uni.

Lagardère plongeait de 7,32% à 13,16 euros. Le groupe est tombé dans le rouge au premier semestre, prenant de plein fouet la crise.

La baisse était au rendez-vous aussi pour L'Oréal (-0,77% à 282,30 euros), EssilorLuxottica (-1,99% à 113,05 euros) et Eutelsat (-4,51% à 8,13 euros) ou encore Air France-KLM (-3,93% à 3,43 euros) pas non plus épargnées par la crise sanitaire.

La cote a toutefois connu aussi quelques bonnes surprises, à l'instar de BNP Paribas qui a pris la tête de l'indice CAC 40 (+4,13% à 35,80 euros). La banque a traversé sans dommage le deuxième trimestre, marqué par le confinement, avec un bénéfice net certes en recul mais à plus de 2 milliards d'euros, le rythme de ses activités de marché s'étant intensifié avec la crise.

Engie montait également de 1,93% à 11,07 euros alors que le groupe a annoncé son intention de recentrer son activité en accélérant son développement dans les renouvelables et les infrastructures.

Sur le SBF 120, Korian décollait de 6,38% à 35 euros, porté par une progression de son chiffre d'affaires de 4,4% au deuxième trimestre, en dépit du "gel complet de l'activité sanitaire en Italie".

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