(Actualisé avec résultats définitifs, déclaration, précisions)
par Victoria Waldersee et Miguel Pereira
LISBONNE, 25 janvier (Reuters) - Le président portugais
Marcelo Rebelo de Sousa, issu du parti social-démocrate de
centre-droit, a été réélu pour un second mandat dimanche à
l'issue d'un scrutin marqué par une abstention record alors que
le pays lutte contre une nouvelle vague ravageuse de l'épidémie
de coronavirus.
Marcelo Rebelo de Sousa, âgé de 72 ans, ancien présentateur
de télévision connu pour sa personnalité chaleureuse, a obtenu
61% des suffrages, faisant mieux que lors de la précédente
élection présidentielle en 2016 qu'il avait remportée avec 52%
des voix.
Cependant, 60% des électeurs se sont abstenus, du jamais vu
dans l'histoire du Portugal, en partie à cause de l'ajout tardif
sur les listes de 1,1 million d'électeurs résidant à l'étranger,
mais aussi parce que des centaines de milliers de personnes se
trouvaient en isolement à cause du coronavirus.
Le président a un rôle essentiellement protocolaire mais il
peut opposer son veto à certaines lois et décréter l'état
d'urgence sans l'aval du parlement, un pouvoir dont Marcelo
Rebelo de Sousa a fait usage à plusieurs reprises depuis le
début de la crise sanitaire.
"La mission la plus urgente est de lutter contre la
pandémie. C'est ma priorité, en solidarité totale avec le
gouvernement et le parlement", a dit Marcelo Rebelo de Sousa
lors de son discours de victoire.
Andre Ventura, un parlementaire du parti Chega (extrême
droite), a terminé troisième du scrutin avec 12% des voix, de
peu derrière la candidate d'extrême-gauche Ana Gomes qui a
recueilli 13% des suffrages.
Il s'agit tout de même d'une ascension pour Andre Ventura,
proche des partis européens d'extrême droite et qui
s'auto-décrit comme "antisystème", alors que son parti avait
seulement remporté 1,3% des votes lors des élections
législatives de 2019.
Pour éviter une propagation du coronavirus lors du processus
électoral, les Portugais se sont rendus aux urnes masqués,
respectant la distanciation sociale et utilisant chacun leur
propre stylo.
Toutefois, près de deux tiers des Portugais avaient dit
penser qu'il valait mieux reporter le scrutin à cause de
l'épidémie, selon un sondage réalisé la semaine dernière par
l'institut ISC/ISCTE.
"Comme la date des élections n'a pas été modifiée, j'ai
décidé de venir plus tôt" pour éviter les "groupes et les files
d'attente", a déclaré Cristina Queda, 58 ans, arrivée dans son
bureau de vote à Lisbonne dès son ouverture à 8 heures.
Les règles imposaient aux électeurs de se tenir éloignés de
deux mètres les uns des autres et une seule personne à la fois
était autorisée à entrer dans le bureau de vote.
Le Portugal a signalé dimanche 275 décès en une journée liés
au COVID-19, un nouveau record quotidien pour une septième
journée consécutive. Les hospitalisations sont également à un
niveau jamais vu depuis le début de la pandémie.
Au total, 10.469 décès et 636.190 infections ont été
recensés depuis le début de l'épidémie.
(avec Catarina Demony et Sergio Goncalves; version française
Blandine Hénault et Jean Terzian)