Les conditions macroéconomiques favorables et les faibles taux d'intérêt actuels continueront de soutenir le niveau d'émissions obligataires de la part des sociétés non financières françaises au cours des 12 à 18 prochains mois, notamment du fait des grands émetteurs, a déclaré Moody's Investors Service dans un rapport publié aujourd'hui.

" Les sociétés françaises devraient émettre environ 70 à 75 milliards d'euros d'obligations en 2018, un montant semblable à celui de l'année dernière, cependant les émissions devraient probablement ralentir en 2019, suite à la fin du programme de rachat d'obligations de la BCE", a déclaré Guillaume Leglise, Assistant Vice-Président chez Moody's.

La qualité de crédit des sociétés françaises, en légère amélioration, restera stable en 2019. Le levier des entreprises françaises a légèrement diminué, porté par une amélioration de la profitabilité, et, le risque de refinancement reste limité du fait d'une répartition stable des échéances obligataires sur les années à venir ainsi que de solides niveaux de liquidités au bilan. Cependant, les émetteurs de la catégorie spéculative (High Yield) voient leurs échéances s'accumuler en 2022 et 2023.

En termes de segment, les volumes de dette de la catégorie investissement restent importants, les sociétés ayant su tirer parti de conditions de financement avantageuses. Les prêts-relais destinés à financer les acquisitions sont en augmentation, les banques restant fortement intéressées par la souscription à d'importantes transactions. L'activité de prêt à effet de levier est forte et témoigne de l'augmentation des refinancements de LBO ainsi que de l'appétit des CLO.

Les émissions d'obligations françaises à haut rendement diminueront en 2019 en raison de la volatilité plus importante des marchés et de la sélectivité accrue des investisseurs. La fin des achats d'obligations de la BCE pourrait également rendre plus difficile l'accès aux marchés pour les émetteurs moins bien notés.

Alors que les émissions d'obligations à haut rendement des sociétés françaises sont dominées par des émetteurs récurrents, la protection juridique inclue dans les documentations obligataires des sociétés françaises restera meilleure que celle de leurs homologues européennes.