La carotte et le bâton, ou l'inverse. Donald Trump a ressorti sa bonne vieille technique pour forcer la Chine à discuter tarifs douaniers. Hier dans l'après-midi, la Maison Blanche a laissé filtrer des rumeurs selon lesquelles des officiels américains et chinois préparent un nouveau round de négociations commerciales. Mais un peu plus tard en soirée, d'autres bruits de couloirs ont commencé à circuler : Washington taxerait à 25% et non à 10% la nouvelle enveloppe de 200 milliards de dollars de produits chinois qu'elle prévoit d'imposer si aucun accord n'est trouvé d'ici la date-butoir du 30 août. Il se dit même qu'une annonce officielle aura lieu ce matin.

Tout cela n'est pas surprenant. Donald Trump veut forcer Pékin à revenir à la table des négociations. Les menaces sur l'assiette ne suffisent pas ? Qu'à cela ne tienne, le Président américain est prêt à agir, aussi, sur le taux. Il est en position de force : l'Union européenne a joué le jeu en acceptant d'ouvrir des discussions pour une remise à plat des échanges transatlantiques. La Chine risque de répondre en annonçant qu'elle pratiquera des mesures de rétorsion additionnelles. Mais au final, il faudra bien discuter.

Toute la Californie et une partie du monde financier avaient les yeux rivés sur les résultats d'Apple hier soir. Ouf, le baromètre du secteur technologiques a fait le job : résultats meilleurs que prévu, prévisions au-delà des attentes et discours rassurant. Les ventes d'iPhone sont presque courtes par rapport aux attentes, mais le bond de plus de 30% du chiffre d'affaires des services, qui pesaient 9,55 milliards de dollars sur le trimestre, rassure les investisseurs sur la capacité du groupe à diversifier ses sources de revenus. Les rachats d'actions massifs ont continué. Le titre progressait post-clôture.

+3,5% pour le CAC40 en juillet, après deux mois dans le rouge, c'est un beau rebond, surtout si on le compare à l'Euro STOXX 50, crédité d'à peine +0,6%. Les indicateurs avancés laissent entrevoir une ouverture légèrement haussière en Europe.

En Europe, Rio Tinto, BNP Paribas, Lloyds, Intesa, Infineon, BAE Systems et Generali publient leurs trimestriels aujourd'hui. Aux Etats-Unis, place à Enterprise Products, Automatic Data Processing, Tesla, T-Mobile US, Metlife ou Ford.

Les temps forts économiques du jour

Les PMI manufacturiers finaux de juillet sont en vue dans plusieurs pays européens, dont la France (9h50), l'Allemagne (9h55), la zone euro (10h00) et le Royaume-Uni (10h30). Aux Etats-Unis, le rapport sur l'emploi d'ADP (14h15, consensus 186 000) précèdera le PMI manufacturier final (15h45, consensus 55,5), l'ISM manufacturier (16h00, consensus 59,4), les dépenses de construction (16h00, consensus +0,3%) et les stocks pétroliers hebdomadaires (16h30). La Fed rendra son verdict sur les taux à 20h00. Le marché suisse sera fermé toute la journée.

L'euro perd -0,1% face au billet vert à 1,1677 USD. Le Brent de Mer du Nord s'échange 73,91 USD (-0,2%) et le WTI américain à 68,35 USD. L'once d'or perd un peu de terrain à 1 221 USD. 

Les principaux changements de recommandations

• Morgan Stanley passe de souspondérer à pondération en ligne sur EDF, revalorisé de 9,30 à 12,80 EUR.
• Goldman Sachs abaisse Enel d'achat à neutre en ramenant de 6 à 5,25 EUR son objectif.
• Jefferies réduit de 1 550 à 1 500 GBp son objectif sur Fresnillo, en restant acheteur.
• Independent Research passe de conserver à acheter sur Lufthansa, en visant 27 EUR.
• Société Générale revalorise Rexel de 13,80 à 14,50 EUR en restant à conserver.
• Jefferies revalorise RWE de 21,70 à 21,90 EUR en restant à conserver.
• HSBC abaisse de 73 à 72 EUR son objectif sur Sanofi, en restant à conserver.
• Goldman Sachs revalorise Vivendi de 29,60 à 30 EUR en restant à l'achat.
• HSBC revalorise Vivendi de 24 à 25 EUR en restant à conserver.
• HSBC passe d'acheter à conserver sur Worldline, malgré un objectif porté de 49 à 53 EUR.

L’actualité des sociétés

Le marché automobile français était en hausse de 18,9% en juillet, selon le CCFA, portant la hausse à 6,5% sur 7 mois. Sanofi aurait commencé il y a un an à stocker des médicaments afin de disposer de 14 semaines d'approvisionnement contre 10 en temps normal, pour pallier les conséquences du Brexit, selon le 'WSJ'. Alstom vend 5 Pendolino à Italo pour 330 millions d'euros avec maintenance incluse. De nombreuses valeurs moyennes ont encore publié leurs trimestriels depuis hier soir, et des grosses aussi.

Les industriels britanniques de l'automobile alertent sur les conséquences d'un Brexit dur. Amadeus discuterait du rachat de TravelClick avec Thoma Bravo, qui en voudrait 3 milliards de dollars. ThyssenKrupp a averti que ses objectifs annuels seront en bas de fourchette. Dialog Semiconductor renonce à racheter Synaptics. Ryanair menace de délocaliser des emplois en réponse à la grève. Apple en hausse post-séance après une publication trimestrielle solide.