WASHINGTON/CHICAGO, 24 novembre (Reuters) - Plus de 3
millions de personnes sont passées par les aéroports américains
au cours du week-end, en dépit des appels des autorités
sanitaires à ne pas voyager pour Thanksgiving du fait de
l'épidémie de coronavirus, la plus forte affluence aérienne
depuis les mesures de confinement instaurées en mars dernier.
L'administration de la sécurité des transports (TSA) a fait
état de ces données sur la base des voyageurs ayant franchi les
contrôles de sécurité dans les aéroports du pays.
Alors que le nombre de nouvelles infections recensées
quotidiennement ne cesse de croître, avec une moyenne record de
168.000 cas par jour, les Centres de contrôle et de prévention
des maladies (CDC) ont appelé la population à ne pas voyager
durant cette semaine de fête.
De nombreux voyageurs ont exprimé autant leur détermination
que leur crainte face à la crise sanitaire.
"J'ai vraiment peur, mais voir ma famille est très important
pour moi", a dit Hannah Osnan, étudiante californienne de 18
ans, alors qu'elle attendait le résultat d'un test de dépistage
à l'aéroport de Los Angeles dans l'espoir de se rendre en Egypte
pour retrouver sa famille pour la première fois en un an.
Le week-end férié de Thanksgiving, qui débute jeudi, est
traditionnellement le pic annuel en matière de voyages aux
Etats-Unis, et cette année 2020 pourrait ne pas faire exception.
Quelque 1,04 million de passagers ont franchi dimanche les
portiques de sécurité des aéroports américain, un record sur une
seule journée depuis la mi-mars, après 984.369 passagers samedi
et 1,01 million vendredi.
Les données rapportées par la TSA montrent toutefois une
diminution de près de 60% par rapport à la même période l'an
dernier, et les compagnies aériennes américaines font état d'une
demande en recul de 62% sur un an.
Des représentants de compagnies aériennes américaines ont
dit la semaine dernière avoir constaté une hausse des
annulations et un rythme plus lent des réservations sur fond de
hausse des contaminations au coronavirus.
L'épidémie a causé plus de 257.000 décès dans le pays, et
plus de 12 millions d'infections ont été enregistrées.
Dans plusieurs Etats, les autorités locales ont réinstauré
des mesures sanitaires plus strictes.
Le sombre tableau de la crise sanitaire a été éclairci par
les annonces de la possible mise à disposition d'un vaccin avant
la fin de l'année. Toutefois des experts sanitaires ont exhorté
les Américains à ne pas baisser la garde, prévenant qu'il
faudrait certainement plusieurs mois pour produire un nombre de
doses suffisantes du vaccin.
"Nous n'allons pas laisser le COVID nous faire peur", a
déclaré Brian McDonough, travailleur du bâtiment âgé de 47 ans
qui ne se départit pas de son masque de protection et a prévu de
passer Thanksgiving avec sa soeur, non loin de son domicile, à
Worth dans l'Illinois. "Nous nous faisons tester, nous sommes
négatifs, la vie continue", a-t-il dit.
(David Shepardson à Washington et Tracy Rucinsky à Chicago,
avec Daniel Trotta, Nathan Layne, Lisa Lambert, Lucy Nicholson;
version française Jean Terzian)