Le certificat de voyage COVID proposé par l'UE contiendrait des informations sur la vaccination, les tests ou la guérison, et serait valable jusqu'à ce que l'Organisation mondiale de la santé déclare la fin de la pandémie, a déclaré le commissaire européen à la justice, Didier Reynders, aux législateurs.

"Ce que nous voulons, c'est donner aux citoyens et aux États membres un outil qui apporte la confiance nécessaire. Un outil sur lequel les autorités compétentes peuvent s'appuyer partout où cela est nécessaire pour faciliter la libre circulation", a-t-il déclaré.

"De même, une compagnie aérienne pourrait... vérifier la validité du certificat de manière simple lors de l'enregistrement", a déclaré M. Reynders devant une commission du Parlement européen. "Les longues discussions à la porte d'embarquement devraient être évitées". 

Troisième vague

L'Europe est au milieu de sa troisième vague de pandémie de COVID-19, mais les pays du sud de l'UE, qui dépendent fortement du tourisme, font déjà pression pour obtenir un instrument destiné à aider leurs hôtels, restaurants et attractions touristiques cet été. Ils sont confrontés à la Belgique, à la France ou à l'Allemagne, plus sceptiques.

M. Reynders a souligné que le certificat ne constituait pas un "passeport de vaccination", car le fait d'avoir été vacciné ne peut en soi donner le droit de voyager librement, car cela constituerait une discrimination à l'égard de ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas se faire vacciner.

Selon la proposition, les 27 pays de l'Union européenne seraient tenus d'honorer les vaccins approuvés par l'UE, mais pourraient également choisir d'en reconnaître d'autres, comme le Sputnik V russe. Il a toutefois ajouté que la durée de l'immunité n'était pas claire.

Les législateurs de l'UE ont soulevé des questions relatives à la confidentialité des données et aux aspects pratiques de la vérification de ces certificats pour des millions de personnes qui franchissent chaque jour les frontières en voiture ou en camion dans ce qui est normalement la zone de libre circulation de l'Union, aujourd'hui traversée par des restrictions de circulation souvent disjointes en matière de santé et de sécurité publique.

Un secteur qui pèse lourd

Avant la crise, le tourisme pesait 3,9% des revenus et 5,8% de la valeur ajoutée de l'économie de l'UE hors secteur financier. Côté emploi, 12,3 millions de personnes sont concernées par le tourisme dans l'UE, soit 9,5% des salariés du secteur non financier et 22,4% du compartiment des services. Sur les 28,8 millions de lits touristiques européens, 35,7% sont situés en Italie (5,2 millions) et en France (5,1 millions), selon Eurostat.