FRANCFORT, 15 novembre (Reuters) - Un nouveau cycle d'opérations ciblées de refinancement de long terme (TLTRO) dépendra de l'évolution du marché monétaire de la zone euro, a dit jeudi Sabine Mauderer, membre du directoire de la Bundesbank.

Ces opérations ont été l'un des instruments à travers lesquels la BCE a inondé la zone euro de liquidités pour stimuler l'octroi de crédit et relancer l'inflation.

La précédente opération TLTRO, d'une maturité de quatre ans, commencera à arriver à expiration mi-2020, et les investisseurs veulent savoir si la BCE lancera l'an prochain un nouveau programme dans le but de relâcher la pression sur les banques en mal de liquidités, notamment en Italie.

Sabine Mauderer, qui dirige les opérations de marché de la banque centrale allemande, a dit que cela dépendrait de l'état du marché des prêts à très court terme interbancaires.

"La question de savoir si les opérations de refinancement à long terme seront encore nécessaires dépendra, entre autres facteurs, de l'efficacité du marché monétaire et de l'échange de liquidités transfrontalier", a-t-elle dit à la presse.

Cette question a été l'un des grands défis de la BCE depuis la crise de la dette de la zone euro de 2010-2012, la plupart des banques s'étant repliées sur leur marché national et se prêtant presque exclusivement entre elles contre collatéraux.

Sabine Maurderer a aussi évoqué la possibilité de modifier la politique de la BCE qui consiste à accorder aux banques un accès illimité aux liquidités lors de ses appels d'offres réguliers, tant qu'elles apportent des actifs collatéraux.

Introduites lors de la crise financière et destinés à durer jusqu'à la fin de l'an prochain, les appels d'offres "à taux fixes, intégralement servis" ont été un instrument efficace pour compenser le gel des prêts interbancaires à l'époque.

Mais leur usage est devenu de plus en plus limité au cours des dernières années à la faveur des programmes de prêts à plus long terme et de rachats d'actifs par la banque centrale.

Ce dernier programme de rachat d'obligations doit s'arrêter à la fin de l'année mais la BCE s'est engagée à continuer à en réinvestir le produit pendant longtemps.

Cela ne sera pas facile dans la mesure où toutes les échéances ne sont pas immédiatement remplacées par de nouvelles offres de liquidités dans un même pays - notamment en Allemagne où le budget du gouvernement est en excédent et où la BCE a racheté de nombreuses obligations à court terme.

Sabine Mauderer a dit que la BCE devrait être flexible dans le choix des échéances à racheter et du moment de le faire. (Francesco Canepa, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)