La clé du succès : une activité soutenue en conseil en fusions-acquisitions et en restructuration financière, analyse Le Figaro dans ses colonnes. Selon Bloomberg, la banque Lazard a arrangé des fusions-acquisitions (fusacq, dans le jargon bancaire) pour un montant de 164 milliards de dollars en 2007, soit presque deux fois plus qu’en 2006...

Ce n’est peut-être pas fini : Lazard LLC fait partie des conseils de Gaz de France, qui se rapproche de Suez – une opération à près de 50 milliards d’euros -, ainsi que du géant minier britannique BHP Billiton, qui lorgne sur son concurrent Rio Tinto.

A l'annonce de tels résultats, dépassant les attentes, l'action s'est envolée de plus de 6 % à la Bourse de New York le 30 janvier, frôlant les 40$. Autant dire que Lazard se moque des « subprimes ». Bruce Wasserstein a même déclaré : « compte tenu des caractéristiques uniques de Lazard, nous sommes très confiants en ce qui concerne notre future, même dans un contexte de turbulences des marchés financiers ».

Autant dire que ce lion de Wall Street a, malgré ses 60 ans, toutes les qualités indispensables pour réussir aux échecs : un sens aïgu de la stratégie, un flair de renard, et de l'audace.

Wasserstein rempile

Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, Bruce Wasserstein a repris du galon pour 5 ans, alors que son contrat devait expirer en mai 2008. Il balaye ainsi d'un revers de la main les rumeurs qui le donnaient souffrant ou pour le moins très affecté par la mort de sa sœur, la dramaturge souvent primée Wendy Wasserstein, décédée en juin 2006. Cette dernière était notamment l’auteur du scénario du film « L’objet de mon affection » (1998), avec Jennifer Aniston.

Notre homme n'en est pas à son premier succès dans la maison qu'il a su re-dynamiser et introduire en Bourse avec succès en 2004. Ironie du destin, Michel David-Weill, qui l'avait recruté deux ans plus tôt, s'y était pourtant farouchement opposé ... avant que Bruce Wasserstein ne lui succède (voir notre article à ce sujet). En prenant les commandes de Lazard en 2002, ce fils d'un riche industriel du textile, né à Brooklyn a en tout cas assouvi son rêve... tout en arrondissant bigrement ses fins de mois.

Selon les termes de son nouveau contrat, Bruce Wasserstein bénéficiera d'un salaire annuel de 900.000 dollars. Il recevra par ailleurs 2,7 millions d'actions de la banque en décembre 2012, qui au cours du jour valent près de 100 millions de dollars. Après « seulement » 36 millions de dollars de bonus sous formes d’actions en 2007...