Face au problème des banlieues, certains hommes fortunés, voulant prouver leur engagement citoyen, ont décidés de réagir. Les gérants de fonds investissant dans des sociétés non cotées (private equity) ont souhaité faire profiter les quartiers défavorisés de leurs moyens financiers et de leur expérience. Ils ont rassemblé des fonds pour aider les habitants à y créer des sociétés.

Ce système, né aux Etats-Unis, avait dans un premier temps fait école dans le nord de l'Europe via la constitution d'une association dénommée, l'European Venture Philanthropy Association (EVPA). Laquelle vient de décider de créer une section française. « Nous avons profité d'un système formidable. Il est normal, ne serait-ce que pour améliorer notre image, d'aider ceux qui n'ont pas eu notre chance », explique Gilles Cahen Salvador, fondateur de LBO France.

Genèse de la BAC... v2.0

Ainsi est né Business Angels des Cités (BAC), une brigade anti-criminalité, qui n'a rien de policière. Gilles Cahen Salvador et Aziz Senni en sont les instigateurs. Ce dernier, entrepreneur de 30 ans, originaire de Mantes-la-Jolie, a fondé en 2000 une société de taxis collectifs au quartier du Val Fourré. Le modèle a essaimé, via des franchises, dans toute la France.

M. Senni veut faire profiter d'autres jeunes de son expérience et a créé l'association Jeunes entrepreneurs de France. Mais, précise-t-il, « ce n'était pas suffisant. Les entrepreneurs de banlieue manquent de financement, d'expérience, d'expertise, de réseau et n'ont pas de relations ».

Avec M. Cahen Salvador, ils ont donc lancé le fonds BAC. Son Conseil de surveillance comprend Claude Bébéar (président du conseil de surveillance d'Axa), Eric de Rothschild (Domaine Barons de Rothschild), Gonzague de Blignères (coprésident de Barclay Private Equity Europe) et Dominique Oger (fondateur associé et président du directoire d'Atria Capital Partenaires).