PARIS (awp/afp) - Le constructeur ferroviaire Alstom "doit honorer le contrat" attribué à ses concurrents Bombardier Transport -- qu'il a repris depuis -- et CAF pour la fourniture de nouvelles rames destinées au RER B, a indiqué à l'AFP vendredi la présidente d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse.

Le groupe français a retiré jeudi l'offre de Bombardier qu'il ne juge pas viable, et s'est désisté de la procédure en référé qu'il avait engagé au tribunal administratif de Paris sur la procédure d'appel d'offres, "qui n'avait plus lieu d'être" selon un porte-parole.

"Alstom ayant renoncé à ses recours et le juge s'étant prononcé, la procédure d'appel d'offres a été validée, donc plus rien ne s'oppose à ce que la RATP et la SNCF signent le contrat avec les porteurs de l'offre la mieux disante, à savoir Alstom-Bombardier et CAF", a expliqué Mme Pécresse.

"Alstom doit exécuter ce contrat et livrer les nouveaux trains, tellement attendus par des centaines de milliers d'usagers du RER B", a-t-elle souligné au sortir d'une réunion avec la RATP et la SNCF, à qui sont destinés les trains.

Bombardier Transport et l'espagnol CAF avaient été retenus le 13 janvier, face à l'offre (plus chère) d'Alstom, pour fournir 146 rames de RER pour 2,56 milliards d'euros, la livraison des premières rames étant prévue fin 2025.

Mais Alstom a multiplié les recours, parvenant à retarder la signature du contrat jusqu'à sa prise de contrôle de Bombardier Transport, effective depuis le 29 janvier.

Après avoir proposé une médiation, il a retiré l'offre de sa nouvelle acquisition.

"Les conditions technico-financières de l'offre du consortium Bombardier-CAF ne correspondent pas aux prix de marché et ne permettent pas d'exécuter ce contrat sans risques importants pour le financeur, l'exploitant, les voyageurs et pour notre entreprise", a expliqué le groupe jeudi.

La RATP, la SNCF et Ile-de-France Mobilités -- qui finance les trains -- considèrent que le constructeur est tenu d'honorer le contrat, signature ou pas, dès lors qu'il a fait une offre ferme et qu'il a été retenu. Sans négociation possible.

A la question de savoir s'ils iront en justice pour obliger Alstom à honorer la parole de Bombardier, Mme Pécresse a simplement répondu "on verra", promettant un "point d'étape" au conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités jeudi.

Plus tôt vendredi, un porte-parole d'Alstom avait dit que le groupe "reste ouvert à la discussion", rappelant que son offre -- celle qui a perdu -- "reste toujours valable".

Interrogé sur le sujet lors d'un déplacement à l'aéroport Charles de Gaulle, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari s'est contenté de dire qu'il n'avait "pas de commentaire" à faire "à ce stade".

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