PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont orientées jeudi dans le rouge en matinée dans un contexte d'interrogations sur l'évolution des taux d'intérêt et de prudence avant la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi américain.

À Paris, le CAC 40 perd 0,36% à 7.298,11 points vers 08h55 GMT. À Londres, le FTSE 100 reflue de 0,49% et à Francfort, le Dax cède 0,06%.

Les contrats à terme à Wall Street préfigurent également une baisse de 0,1% pour le Dow Jones, de 0,2% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,4% pour le Nasdaq.

Le marché est nerveux alors que le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, tout en se montrant toujours offensif sur les taux d'intérêt, a déclaré mercredi que rien n'avait encore été décidé pour la réunion des 21 et 22 mars et que cela reposerait essentiellement sur les données attendues d'ici là.

Le département américain du Travail doit publier vendredi son rapport sur l'emploi pour le mois de février après la forte accélération des créations de postes en janvier. Les données publiées mercredi par le cabinet ADP sur l'emploi et l'enquête "Jolts" sur les offres d'emplois ont montré un marché du travail toujours dynamique malgré la volonté de la Fed de freiner la demande pour juguler l'inflation. Les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, attendus ce jeudi à 13h30 GMT, seront à surveiller pour confirmer ou infirmer cette dynamique.

En attendant, les marchés évaluent désormais avec une probabilité de 78,6% un relèvement de 50 points de base des taux de la Fed ce mois-ci, contre environ 30% au début de la semaine, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

En Europe, où le niveau de l'inflation est également un sujet de préoccupation pour la Banque centrale européenne (BCE), le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré jeudi qu'elle devrait être divisée par deux dans l'Hexagone d'ici fin 2023 et que l'institution de Francfort était déterminée à la ramener à environ 2% d'ici fin 2024, fin 2025.

En Bourse, le compartiment des ressources de base (-1,66%) accuse la plus forte baisse sectorielle, le dollar étant proche d'un sommet de trois mois face à un panier de grandes devises.

Des publications financières animent également les échanges, à l'image de Vivendi qui recule de 0,81% après une perte nette annuelle part du groupe de 1,01 milliard d'euros, principalement du fait de la déconsolidation de Telecom Italia (-0,32%).

JCDecaux plonge de 11,59% après ses résultats annuels alors que le groupe a décidé de ne pas verser de dividende en 2023.

Côté hausse, Dassault Aviation bondit de 9,39% après des résultats meilleurs que prévu en 2022.

Ailleurs en Europe, Aviva prend 3,51% après un bond de 35% de son bénéfice d'exploitation en 2022 et l'annonce d'un un programme de rachat d'actions. Hugo Boss recule de 1,97% en réaction à un avertissement sur le ralentissement de ses ventes pour cette année et le groupe immobilier allemand LEG Immobilien chute de 9% pour avoir suspendu le dividende.

Credit Suisse cède 2,95% après l'annonce jeudi du report de la publication de son rapport annuel à la suite d'une intervention de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)